La chute meurtrière…, 2002
La chute meurtrière des anges
La chute meurtrière des anges, 2002
Installation, bambou, canne à sucre, corde, feuilles d’arbre, ruban, corail, photographie imprimée sur tissu
700 cm de hauteur, 300 cm de diamètre
Port-au-Prince, Haïti.



Archive de l’artiste. Numérisation réalisée en partenariat avec l’École Supérieure d’Art de La Réunion.
« (…) Alors qu’une exposition au Musée d’Art Haïtien rassemblait les œuvres de tous les participants, Jack décidait de construire une œuvre éphémère La chute meurtrière des anges, en pleine rue, dans un espace libre situé juste en face du portail de l’Ambassade de France. Le site choisi se plaçait également dans l’axe d’accès au Musée. Aidé d’une dizaine d’étudiants en arts plastiques de l’École Nationale des Arts (ENARTS), il avait érigé une structure pyramidale en bambou encerclée de tiges de canne à sucre et feuilles de bananiers. Au pied du montage, une grande photographie d’un autre journaliste haïtien assassiné, Jean Léopold Dominique. Des dizaines de noms de victimes politiques, imprimés sur du tissus, flottaient autour de la structure. Au début les passants pressés ne s’intéressaient guère à l’activité de Jack et de son groupe de jeunes. Mais, une fois l’image du martyr haïtien posée au sol, une foule grandissante de curieux, l’encerclait. C’est là que Jack s’est mis à filmer les réactions du public. Les uns et les autres surmontaient leur terreur et s’exprimaient sur la fin brutale du journaliste militant et l’incompétence flagrante de la justice haïtienne.
Il faut dire que les assassinats politiques étaient monnaies courantes à Port-au-Prince, en ce temps-là. Un sanguinaire despote, un de plus, y faisait régner sa loi. Les familles haïtiennes pansaient leurs plaies, veillaient leurs morts en espérant une débâcle qui surviendrait deux ans plus tard en février 2004.
C’est dans ce contexte de violence, de peur, que Jack Beng-Thi provoque les consciences haïtiennes et rencontre quelques mois plus tard, à La Réunion cette fois, Michèle Montas, la courageuse veuve du martyr Jean L. Dominique. (…) »
Barbara Prézeau Stephenson
Extrait de Jack Beng-Thi, terres caraïbes, accordages, tissages métissés des cultures, 2010
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