
Par Diana Madeleine
Exposition personnelle, Bibliothèque universitaire Droit-Lettres / Campus du Moufia, Saint-Denis de La Réunion, du 06/02/2023 au 13/07/2023, Esther Hoareau
Puits Arabe, Saint-Philippe, Inauguration le 25 Février 2023, Anne Fontaine, Yohann Quëland de Saint-Pern
Exposition personnelle, Cité des Arts de la Réunion / Banyan, Saint-Denis de La Réunion, du 22/04/2023 au 10/06/2023, Soleïman Badat
Festival, La Réunion, du 17/05/2023 au 25/06/2023, Brandon Gercara
Par Diana Madeleine
2022
Les peintures de Cristof Dènmont (né en 1977) sont des palimpsestes, elles sondent le fond de la peinture. Elles font surgir des traces et gestes à la surface, mettent la couleur et le trait au même plan, la figuration et l’abstraction au même niveau. L’artiste, actif sur la scène réunionnaise depuis les années 2000, a traversé deux décennies en restant fidèle à la peinture traditionnelle (acrylique ou huile sur toile montée sur châssis) tout en s’inscrivant pleinement dans une pratique contemporaine.
MÀJ 28.10.2022
Leïla Payet travaille sur le « récit de fabrication » du territoire insulaire qu’elle habite. À partir d’un atlas de recherches contenant des réserves d’images et de données, elle compose des œuvres ouvertes et en dialogues. Celles-ci portent en partie sur ce que l’on nomme art « primitif » ou « exotique » et sur leurs modalités d’existence périphérique dans une pensée globalisée. Conçues comme des productions embryonnaires à partir d’un langage primaire, ses œuvres s’élaborent comme « des ritournelles, des émissions graphiques, des jets de la pensée ». Chaque corpus, dont le central No statues/No statut , explore ainsi les procédés de fabrication d’une pensée, d’un […]
Leïla Payet travaille sur le « récit de fabrication » du territoire insulaire qu’elle habite. À partir d’un atlas de recherches contenant des réserves d’images et de données, elle compose des œuvres ouvertes et en dialogues. Celles-ci portent en partie sur ce que l’on nomme art « primitif » ou « exotique » et sur leurs modalités d’existence périphérique dans une pensée globalisée. Conçues comme des productions embryonnaires à partir d’un langage primaire, ses œuvres s’élaborent comme « des ritournelles, des émissions graphiques, des jets de la pensée ». Chaque corpus, dont le central No statues/No statut, explore ainsi les procédés de fabrication d’une pensée, d’un discours ou d’une image, portant des questionnements sensibles sur les « processus de créolisation » intimement liés à la colonisation et à la décolonisation. Une œuvre en travail, qui interroge nos « formes de voir » et soulève en creux une lutte pour la réhabilitation d’histoires, de langages et de territoires invisibilisés, contorsionnés, dépossédés.
Leïla Quillacq, extrait de texte et entretien avec l’artiste, pour documents d’artistes La Réunion, 2020.
MÀJ 28.10.2022
C’est un singe qui ne court pas avec ses pieds et ses mains mais avec son énergie vitale, avec la mémoire vive de sa préhistoire. Chloé Robert l’a fait apparaître à coups de griffes. C’est pour cela que l’on sent, en creux, une lame sombre traverser son travail. C’est un monde perdu qui s’ébroue sur le papier. Son geste surgit sans préambule, il n’a pas le temps pour la politesse. Ce faisant, Chloé Robert dépouille sa pratique des enseignements académiques et de leurs codes. Elle procède en cherchant le chemin de sa propre source, sans attendre la validation de l’intellect. L’acte de dessiner, qui prévaut chez elle, prend toujours appui sur le premier trait qui lui sort des doigts car s’il est arrivé là, c’est […]
C’est un singe qui ne court pas avec ses pieds et ses mains mais avec son énergie vitale, avec la mémoire vive de sa préhistoire. Chloé Robert l’a fait apparaître à coups de griffes. C’est pour cela que l’on sent, en creux, une lame sombre traverser son travail. C’est un monde perdu qui s’ébroue sur le papier. Son geste surgit sans préambule, il n’a pas le temps pour la politesse. Ce faisant, Chloé Robert dépouille sa pratique des enseignements académiques et de leurs codes. Elle procède en cherchant le chemin de sa propre source, sans attendre la validation de l’intellect. L’acte de dessiner, qui prévaut chez elle, prend toujours appui sur le premier trait qui lui sort des doigts car s’il est arrivé là, c’est qu’il est nécessaire, comme le sont les animaux et ce que l’on appelle la Nature. Les figures qui apparaissent dans ses dessins le font le plus souvent face public. On se sent réellement regardés, interpellés, comme face à cet homme-salade à la langue pendante et au regard franc. Il vit dans une dimension propre à lui, à son espèce. Ce qui, mécaniquement, nous renvoie à notre propre endroit, individuel et collectif, à notre façon d’être un humain au monde. Un autre être végétal nous offre un regard, qui, quant à lui, est mélancolique. Il semble déçu des promesses non-tenues de l’existence. La Nature lui manque, la vraie, la pure, l’idéale, et il fixe le gouffre de cet impossible retour. « Mais tout cela, c’est juste un rêve » dit Chloé Robert.
Marie Birot, 2021.
MÀJ 28.10.2022
Né⋅e en 1981
Vit et travaille à La Réunion
Si Tiéri Rivière n’a pas de médium de prédilection et navigue aisément entre vidéo, installation, dessin et volume, son travail est traversé par un attachement à la notion d’équilibre, dont la recherche est expérimentée dans des pièces qui mettent en jeu des tensions, des potentialités de chute. En matérialisant l’attente d’une situation qui se produira, ou ne se produira pas, l’artiste joue avec le temps et ses effets sur la réception du spectateur. La variable temporelle participe à la démarche de création tantôt dans l’idée de suspension, tantôt dans l’idée de répétition. C’est le cas notamment dans ses vidéos, toutes répondant au même principe de production: de courts plans séquences qui passent en boucle, […]
Si Tiéri Rivière n’a pas de médium de prédilection et navigue aisément entre vidéo, installation, dessin et volume, son travail est traversé par un attachement à la notion d’équilibre, dont la recherche est expérimentée dans des pièces qui mettent en jeu des tensions, des potentialités de chute. En matérialisant l’attente d’une situation qui se produira, ou ne se produira pas, l’artiste joue avec le temps et ses effets sur la réception du spectateur. La variable temporelle participe à la démarche de création tantôt dans l’idée de suspension, tantôt dans l’idée de répétition. C’est le cas notamment dans ses vidéos, toutes répondant au même principe de production: de courts plans séquences qui passent en boucle, donnant à voir une situation simple et souvent drôle. Cela ajoute une tonalité burlesque à l’œuvre, qui est présente en filigrane dans l’ensemble du travail. Les objets ont une place centrale dans la pratique de Tiéri Rivière. Beaucoup de travaux présentent l’artiste se mettant en scène dans un jeu physique avec un objet. Il s’agit d’objets simples: une bassine, un parpaing, une feuille de tôle ondulée qui constituent un vocabulaire plastique ludique et intuitif, augmentant avec le temps. Les œuvres de Tiéri Rivière se caractérisent par une économie de moyens et une précision dans la réalisation. Ce mode opératoire se retrouve dans ses volumes résultant d’un bricolage simple et efficace ou d’un assemblage minutieux (Voyaz, Radeau, Bureau…), ainsi que dans ses dessins dans lesquels les vides ont un rôle plastique, ils se dégagent du support, laissant planer une tension graphique: la figure naît-elle de la surface vierge ou va-t-elle se diluer dans celle-ci?
Céline Bonniol, 2020.
MÀJ 28.10.2022
Né⋅e en 1975
Vit et travaille à La Réunion
N4e rue des Grands Kiosques, La Plaine des Cafres, La Réunion
La peinture de Stéphane Kenkle est essentiellement tournée vers la représentation de la figure humaine et le portrait de famille. Les sujets, présentés en buste ou en pied, ont les yeux grands ouverts et arborent des couleurs fauves ; ils flottent dans un espace parsemé de motifs. Leurs attitudes semblent indiquer qu’ils posent, comme chez le photographe, et qu’ils espèrent faire l’effet d’une « bonne » famille. Un clan soudé où les rôles sont distribués et joués selon l’usage. Puis, on observe une main cachée dans le dos, un pied en dedans, une étreinte crispée. Un malaise craquelle l’image et révèle le caractère fabriqué de cette réunion. Le fond, tapissé de lianes, d’étoiles ou de broderies, […]
La peinture de Stéphane Kenkle est essentiellement tournée vers la représentation de la figure humaine et le portrait de famille. Les sujets, présentés en buste ou en pied, ont les yeux grands ouverts et arborent des couleurs fauves ; ils flottent dans un espace parsemé de motifs. Leurs attitudes semblent indiquer qu’ils posent, comme chez le photographe, et qu’ils espèrent faire l’effet d’une « bonne » famille. Un clan soudé où les rôles sont distribués et joués selon l’usage. Puis, on observe une main cachée dans le dos, un pied en dedans, une étreinte crispée. Un malaise craquelle l’image et révèle le caractère fabriqué de cette réunion. Le fond, tapissé de lianes, d’étoiles ou de broderies, joue pleinement son rôle de décorum dans cette étrange manigance (les titres nous le confirment : Famille aux lianes vertes, Famille aux trèfles, Famille aux capillaires…). Stéphane Kenkle gratte le vernis des icônes qui trônent sur les tablettes de nos étagères et nous propose, peut-être, de reconsidérer ces cadres et les personnes qui vivent dedans.
Marie Birot, 2020.
MÀJ 04.04.2023
1984 et 1983.
Vivent et travaillent à La Réunion
Ce qui travaille, ce n’est pas Boogie, ni Kid, c’est l’esperluette, l’& entre Kid&Boogie. On croirait à peu : et , èk , and , mais c’est elle qui grandit et envahit la scène de la signature, comme un logogramme familièrement étranger, un elohim , à la source du mot hébreu : « celui-qui-est-plusieurs », ou, comme le propose André Chouraqui, « celui-qui-sont ». Ainsi, celui-qui-sont Kid&Boogie pratique un art qui emprunte, en apparence, ses codes à la culture populaire contemporaine : science-fiction, fantasy , bande dessinée, personnages récurrents du street art , équivalant à une signature : sinon que ceux qui signent ici, ce ne sont pas les artistes, ni leur […]
Ce qui travaille, ce n’est pas Boogie, ni Kid, c’est l’esperluette, l’& entre Kid&Boogie. On croirait à peu : et, èk, and, mais c’est elle qui grandit et envahit la scène de la signature, comme un logogramme familièrement étranger, un elohim, à la source du mot hébreu : « celui-qui-est-plusieurs », ou, comme le propose André Chouraqui, « celui-qui-sont ». Ainsi, celui-qui-sont Kid&Boogie pratique un art qui emprunte, en apparence, ses codes à la culture populaire contemporaine : science-fiction, fantasy, bande dessinée, personnages récurrents du street art, équivalant à une signature : sinon que ceux qui signent ici, ce ne sont pas les artistes, ni leur pseudonyme, mais bien les âmes errantes et intimes qui hantent les rues, les ancêtres rêvés qui provoquent leurs rituels plastiques au coin d’un mur — n’ayons l’air de rien. Et de même, cette texture de l’art populaire à l’ère mondialisée se trouve redoublée, et comme démasquée par une charge symbolique, un rituel, un poids invisible, une inquiétude des signes et des présences.
Nicolas Gérodou, Celui-qui-sont, 2023.
MÀJ 14.03.2023
Né⋅e en 1982
Vit et travaille à La Réunion
Atelier OCETRA : darse n° 6, atelier 38, Le Port, La Réunion
Stéphanie Hoareau fait de la peinture un médium de prédilection. Dès le départ, elle peint la part cachée de l’île de La Réunion en explorant ses paysages et ses habitants. […] L’artiste arpente aussi bien les paysages naturels que les paysages urbains : propices à l’observation d’une autre faune. En 2012, elle entreprend un projet d’ampleur consacré aux figures marginales de l’Île. […] Des individus qui vivent à l’écart de la société, suscitant aussi bien la méfiance que la fascination. Ils sont à l’origine de légendes puisqu’à leurs propos court une multiplicité de rumeurs, d’histoires et d’anecdotes. […] Des photographies à la peinture, en passant par la sculpture et la vidéo, l’intensité des regards […]
Stéphanie Hoareau fait de la peinture un médium de prédilection. Dès le départ, elle peint la part cachée de l’île de La Réunion en explorant ses paysages et ses habitants. […] L’artiste arpente aussi bien les paysages naturels que les paysages urbains : propices à l’observation d’une autre faune. En 2012, elle entreprend un projet d’ampleur consacré aux figures marginales de l’Île. […] Des individus qui vivent à l’écart de la société, suscitant aussi bien la méfiance que la fascination. Ils sont à l’origine de légendes puisqu’à leurs propos court une multiplicité de rumeurs, d’histoires et d’anecdotes. […] Des photographies à la peinture, en passant par la sculpture et la vidéo, l’intensité des regards nous interpelle. La confrontation des regards, les leurs, les nôtres, produit autant de fascination que de malaise. À la marginalité de ses personnages, Stéphanie Hoareau préfère la liberté et la fragilité de leurs existences en rupture avec le réel organisé de la société.
Julie Crenn, extraits de TEXTES CRITIQUES SCENE RÉUNIONNAISE, 2019.
MÀJ 09.05.2023
Né⋅e en 1996
Vit et travaille à La Réunion
FRAC Réunion 6, allée des Flamboyants, 97436 Piton Saint-Leu
« Brandon Gercara pense et fabrique des espaces politiques où les contre-pouvoirs peuvent exister et prendre forme. D’une chanson de Mariah Carey à un espace festif, en passant par une campagne électorale, ielle infuse les problématiques de genre, de féminisme décolonial, d’intersectionnalité ou de créolisation par le biais d’évènements issus de la culture populaire. Ces évènements non autoritaires sont ouverts à toustes. Parce qu’ils appartiennent à un langage commun, ces évènements annulent les questions de la légitimité et de l’accès. Par le chant, la danse, la rencontre autour d’une table, un verre à la main, des paillettes et des ballons dorés, Brandon Gercara génère une œuvre protéiforme envisagée […]
« Brandon Gercara pense et fabrique des espaces politiques où les contre-pouvoirs peuvent exister et prendre forme. D’une chanson de Mariah Carey à un espace festif, en passant par une campagne électorale, ielle infuse les problématiques de genre, de féminisme décolonial, d’intersectionnalité ou de créolisation par le biais d’évènements issus de la culture populaire. Ces évènements non autoritaires sont ouverts à toustes. Parce qu’ils appartiennent à un langage commun, ces évènements annulent les questions de la légitimité et de l’accès. Par le chant, la danse, la rencontre autour d’une table, un verre à la main, des paillettes et des ballons dorés, Brandon Gercara génère une œuvre protéiforme envisagée comme un territoire hospitalier où le champ théorique et plastique trouve une entrée dans la fabrication d’un nouvel imaginaire collectif : queerisé, créolisé et décolonisé. »
Extrait de « Corps d’à côté » de Julie Crenn, 2019
MÀJ 28.10.2022
Né⋅e en 1963
Vit et travaille à La Réunion
30, rue des Grands-Kiosques, Bourg-Murat, La Réunion
Kako grandit dans les hauts de l’île de La Réunion où la nature est omniprésente, luxuriante. Dès l’enfance, il développe un intérêt intense pour cet environnement et, en particulier, une fascination pour les arbres. En les observant, il perçoit des signes, des mouvements, une forme surprenante de langage. Et c’est ainsi que l’arbre est devenu une figure de référence dans son travail plastique. Dans son dessin, sa peinture, ses installations, la silhouette de l’arbre découpe l’espace, recadre l’image et semble s’interposer entre le spectateur et la scène qui se déroule derrière ses ramures. L’artiste utilise l’analogie au système racinaire pour étudier l’Histoire du peuplement de La Réunion qu’il appelle […]
Kako grandit dans les hauts de l’île de La Réunion où la nature est omniprésente, luxuriante. Dès l’enfance, il développe un intérêt intense pour cet environnement et, en particulier, une fascination pour les arbres. En les observant, il perçoit des signes, des mouvements, une forme surprenante de langage. Et c’est ainsi que l’arbre est devenu une figure de référence dans son travail plastique. Dans son dessin, sa peinture, ses installations, la silhouette de l’arbre découpe l’espace, recadre l’image et semble s’interposer entre le spectateur et la scène qui se déroule derrière ses ramures. L’artiste utilise l’analogie au système racinaire pour étudier l’Histoire du peuplement de La Réunion qu’il appelle « Le Nouveau Monde » en raison du caractère forcé de ce mélange de cultures. Il part alors mener son enquête à travers la zone indo-océanique et restitue dans ses pièces la poésie et l’étonnement nés de la friction entre son imaginaire et les bouts de mondes qui se sont glissés entre ses racines. Depuis 2019, Kako développe une expérimentation artistique avec Stéphane Kenkle : La Kour Madam Henry, menée sur le terrain de Kako à Mont-Vert les Hauts, où ils plantent jardin et forêt, à l’écoute du vivant.
Marie Birot, 2020
MÀJ 28.10.2022
Représenté⋅e par Aedaen Gallery, Strasbourg // Opus Art Réunion
Entre hilarité et gravité, le travail de Jean-Marc Lacaze fait l’effet d’une claque derrière les oreilles. En exploitant les qualités de multiples médiums et supports, il met en relation des codes et des motifs empruntés à différentes cultures, à l’Histoire et à l’actualité, et de cette confluence surgit un langage graphique singulier et franc. La distance entre la forme esthétiquement soignée et le fond d’une brutalité sans détour génère une tension narrative qui change la donne des prises de paroles que l’on dit habituellement engagées - quand elles ne font, en fait, que servir celui ou celle qui les profèrent. Le parti-pris de Jean-Marc Lacaze est d’interpeller et d’inviter au débat, avec une […]
Entre hilarité et gravité, le travail de Jean-Marc Lacaze fait l’effet d’une claque derrière les oreilles. En exploitant les qualités de multiples médiums et supports, il met en relation des codes et des motifs empruntés à différentes cultures, à l’Histoire et à l’actualité, et de cette confluence surgit un langage graphique singulier et franc. La distance entre la forme esthétiquement soignée et le fond d’une brutalité sans détour génère une tension narrative qui change la donne des prises de paroles que l’on dit habituellement engagées - quand elles ne font, en fait, que servir celui ou celle qui les profèrent. Le parti-pris de Jean-Marc Lacaze est d’interpeller et d’inviter au débat, avec une générosité certaine, et non de faire dans la provocation par goût du style. En ce sens, son travail est une forme plastique d’humour noir qui, en alliant une sensibilité à vif à une exigence intellectuelle aigüe, nous oblige à reconsidérer frontalement le what the fuck incessant dans lequel nous plonge l’observation des activités humaines.
Marie Birot, 2020.
MÀJ 28.10.2022
Né⋅e en 1974
Vit et travaille à Saint-Denis, La Réunion
Ateliers LERKA : 51, Route de Saint-François, 97400 Saint-Denis, La Réunion
Les compositions plastiques de Soleïman Badat sont élastiques et modulables. Son dessin et sa peinture usent de l’humour noir quand son travail photo ou vidéo se rapproche d’une posture documentaire, portant un regard critique sur ce qui fait événement et impacte notre lecture du monde. Ses recherches expérimentales font naître une multitude de matières premières à partir desquelles l’artiste fouille, compose et mixe jusqu’à engendrer des « glitchs » - sortes de parasites infiltrant le son et l’image pour venir faire « crisser » l’information - faisant ainsi jaillir, par la substance même, des sujets polémiques et grinçants. En balance entre un certain optimisme rêveur et contemplatif et […]
Les compositions plastiques de Soleïman Badat sont élastiques et modulables. Son dessin et sa peinture usent de l’humour noir quand son travail photo ou vidéo se rapproche d’une posture documentaire, portant un regard critique sur ce qui fait événement et impacte notre lecture du monde.
Ses recherches expérimentales font naître une multitude de matières premières à partir desquelles l’artiste fouille, compose et mixe jusqu’à engendrer des « glitchs » - sortes de parasites infiltrant le son et l’image pour venir faire « crisser » l’information - faisant ainsi jaillir, par la substance même, des sujets polémiques et grinçants.
En balance entre un certain optimisme rêveur et contemplatif et une conscience réaliste et brutale de son environnement naturel, sociétal, économique et politique, les œuvres de Soleïman Badat basculent sans cesse entre des formes résilientes et chaotiques, enchantées et dégénérescentes, et appellent en creux à une forme de révolte.
Leïla Quillacq, 2020
MÀJ 14.03.2023
Né⋅e en 1983
Vit et travaille à La Réunion
Anne Fontaine se sert du jardin à l’état sauvage comme d’un terrain d’observation et de recherches sociologiques et graphiques. À l’intérieur d’une zone circonscrite, elle collecte des plantes et les classifie à la manière d’un herbier. Cette cueillette méthodique traduit et accompagne le cheminement de sa réflexion et de ses questionnements sur les mouvements de populations humaines et sur les conditions du vivre ensemble. Elle utilise ensuite le dessin, la photographie, la peinture ou le papier peint comme médiums traduisant ses étapes de recherche et ses trouvailles. Au final, ses pièces deviennent des théorèmes graphiques et poétiques sur le monde du vivant. Anne Fontaine ne met pas sa technique au service […]
Anne Fontaine se sert du jardin à l’état sauvage comme d’un terrain d’observation et de recherches sociologiques et graphiques. À l’intérieur d’une zone circonscrite, elle collecte des plantes et les classifie à la manière d’un herbier. Cette cueillette méthodique traduit et accompagne le cheminement de sa réflexion et de ses questionnements sur les mouvements de populations humaines et sur les conditions du vivre ensemble. Elle utilise ensuite le dessin, la photographie, la peinture ou le papier peint comme médiums traduisant ses étapes de recherche et ses trouvailles. Au final, ses pièces deviennent des théorèmes graphiques et poétiques sur le monde du vivant. Anne Fontaine ne met pas sa technique au service d’une démonstration efficace et habile de ce qu’elle observe. Elle emploie un langage sensible, intuitif, en équilibre entre ce qui nous est inconnu et ce à quoi l’on peut se référer. Ses créations sont des hypothèses et ne cherchent pas à convaincre mais à interroger, à nous faire composer avec ce que l’on a sous les yeux. On entre dans son œuvre par sa beauté, d’une facture tenue, précise et construite, et, par effet miroir, notre parcours de sensations et de pensées épouse les contours de ce travail fin et exigeant.
Marie Birot, 2020.
MÀJ 28.10.2022
Né⋅e en 1980
Vit et travaille à La Réunion
La Box : 60 rue Auguste Lacaussade, 97430, Le Tampon, La Réunion
Le travail de Yohann Quëland de Saint-Pern interroge l’objet, le corps et le discours comme l’espace public, et les rapports de pouvoirs inscrits en leurs formes. Constructions ordonnancées et compositions normées relèvent d’autant d’archétypes envisagés comme des vecteurs de vitesse économique, de production ou de reproduction, de circulation des peuples et des biens et d’injonction à l’adaptation, agissant sur l’imaginaire. Énoncés, archives, images ou objets protocolaires circulent d’une oeuvre à l’autre dans des productions chaque fois « augmentables », et font écho aux histoires et réalités politiques, économiques et sociales des territoires en proie au post ou néocolonialisme. Les œuvres qui […]
Le travail de Yohann Quëland de Saint-Pern interroge l’objet, le corps et le discours comme l’espace public, et les rapports de pouvoirs inscrits en leurs formes. Constructions ordonnancées et compositions normées relèvent d’autant d’archétypes envisagés comme des vecteurs de vitesse économique, de production ou de reproduction, de circulation des peuples et des biens et d’injonction à l’adaptation, agissant sur l’imaginaire. Énoncés, archives, images ou objets protocolaires circulent d’une oeuvre à l’autre dans des productions chaque fois « augmentables », et font écho aux histoires et réalités politiques, économiques et sociales des territoires en proie au post ou néocolonialisme. Les œuvres qui découlent des recherches de l’artiste “mettent en exergue des forces en présence” et font ainsi basculer les charges invisibles qu’elles contiennent. Pour Yohann Quëland de Saint-Pern, créer revient alors à “fabriquer des outils en mesure d’ouvrir des perspectives et façonner son territoire comme champ de nouveaux possibles”.
Leïla Quillacq, extrait de texte et entretien avec l’artiste, pour documents d’artistes La Réunion, 2020.
MÀJ 28.10.2022
Né⋅e en 1976
Vit et travaille à Saint-Pierre, La Réunion
Saint-Gilles-les-Bains, La Réunion
Les œuvres d’Esther Hoareau engagent une réflexion sur les liens qui existent entre la Nature et l’Homme. Les vidéos, dessins, photographies, textes et performances mettent en lumière les différentes formes d’inscription du corps au sein de paysages (terrestres, célestes, marins, cosmiques). Avec une perspective à la fois poétique, facétieuse, spirituelle, philosophique et sensible, l’artiste s’empare du sublime : tout ce qui nous dépasse physiquement et conceptuellement. À la finitude de l’île, elle répond par l’échappée et par le détournement. […] Esther Hoareau met en œuvre un imaginaire qui est en partie nourri de son expérience de l’île, de ses voyages (concrets et mentaux) et de son observation des […]
Les œuvres d’Esther Hoareau engagent une réflexion sur les liens qui existent entre la Nature et l’Homme. Les vidéos, dessins, photographies, textes et performances mettent en lumière les différentes formes d’inscription du corps au sein de paysages (terrestres, célestes, marins, cosmiques). Avec une perspective à la fois poétique, facétieuse, spirituelle, philosophique et sensible, l’artiste s’empare du sublime : tout ce qui nous dépasse physiquement et conceptuellement. À la finitude de l’île, elle répond par l’échappée et par le détournement. […] Esther Hoareau met en œuvre un imaginaire qui est en partie nourri de son expérience de l’île, de ses voyages (concrets et mentaux) et de son observation des paysages (de ses détails comme de son immensité). […] Une ambivalence entre la fascination et l’inquiétude s’immisce dans une grande partie de l’œuvre d’Esther Hoareau. Ainsi, elle articule l’émerveillement, le réenchantement et la puissance, avec une part d’inquiétante étrangeté et d’inconnu.
Julie Crenn, extraits de TEXTES CRITIQUES SCÈNE RÉUNIONNAISE, 2019.
MÀJ 28.10.2022
Un combat incessant entre primitif et culturel, intérieur - extérieur se joue sur les corps endormis de Pascale Simont, fuyants dans la rêverie ou crispés par la sidération. La figure revient sans cesse dans l’œuvre de l’artiste comme une intériorisation et une mise en chair de ses échappées abstraites récurrentes, expressions des émotions profondes. Frontière ténue entre ce qui est et ce qui doit être, les corps tuméfiés semblent ainsi pris entre deux feux, celui de l’être social qui se construit depuis l’enfance, où sont attendus la femme, la mère, la ménagère mais aussi l’athlète, et celui du corps animal primitif, instinctif. Les peintures, vidéos ou objets composites élaborés par Pascale Simont sont […]
Un combat incessant entre primitif et culturel, intérieur - extérieur se joue sur les corps endormis de Pascale Simont, fuyants dans la rêverie ou crispés par la sidération. La figure revient sans cesse dans l’œuvre de l’artiste comme une intériorisation et une mise en chair de ses échappées abstraites récurrentes, expressions des émotions profondes. Frontière ténue entre ce qui est et ce qui doit être, les corps tuméfiés semblent ainsi pris entre deux feux, celui de l’être social qui se construit depuis l’enfance, où sont attendus la femme, la mère, la ménagère mais aussi l’athlète, et celui du corps animal primitif, instinctif. Les peintures, vidéos ou objets composites élaborés par Pascale Simont sont autant d’esquisses, d’interrogations et tentatives de construction autour de cette dualité. Parfois, frontières et horizon de l’île où Pascale Simont s’est installée depuis 2000 semblent s’immiscer dans le travail de l’artiste, comme un écho à cette fiction intérieure.
Laetitia Espanol, 2020.
MÀJ 28.10.2022
Né⋅e en 1977
Vit et travaille à La Réunion
LA BOX : 60 rue Auguste Lacaussade, 97430 Le Tampon, La Réunion
Le travail de Cristof Dènmont ressemble à un reflet farceur de la peinture figurative et abstraite. Les contrastes et les aplats de couleurs indiquent de façon sommaire la profondeur de champ tandis que les éléments qui composent le paysage semblent nous regarder avec le flegme vaporeux de ceux qui n’ont plus rien à prouver. Cet effet de suspension et l’humour qui s’en dégage donnent la sensation d’évoluer dans l’œuvre comme dans un jeu à plateaux. Le spectateur peut avoir l’impression d’atterrir sur une planète où les grandes figures de la vie terrestre cohabitent de façon aussi surprenante, voire déroutante, que les clichés des cartes postales promettant de « bons baisers des tropiques ». Pourtant, […]
Le travail de Cristof Dènmont ressemble à un reflet farceur de la peinture figurative et abstraite. Les contrastes et les aplats de couleurs indiquent de façon sommaire la profondeur de champ tandis que les éléments qui composent le paysage semblent nous regarder avec le flegme vaporeux de ceux qui n’ont plus rien à prouver. Cet effet de suspension et l’humour qui s’en dégage donnent la sensation d’évoluer dans l’œuvre comme dans un jeu à plateaux. Le spectateur peut avoir l’impression d’atterrir sur une planète où les grandes figures de la vie terrestre cohabitent de façon aussi surprenante, voire déroutante, que les clichés des cartes postales promettant de « bons baisers des tropiques ». Pourtant, derrière ces apparents raccourcis symboliques, se cachent une connaissance étendue de la peinture dont l’artiste pirate les codes et une réflexion piquante sur ce que l’humain considère comme lui étant proche ou étranger. Et d’un même geste, l’artiste soulève la question de l’appartenance et de l’appropriation des territoires et des concepts.
Marie Birot, 2020.
MÀJ 31.10.2022
Né⋅e en 1982
Vit et travaille à La Réunion
Représenté⋅e par Galerie Very Yes, La Réunion, Galerie Collection, Ateliers d'Art de France, Paris, Opus Art Réunion
Alice Aucuit fait de la céramique son médium de prédilection, une pratique traditionnelle qu’elle associe à des techniques de transferts et de reproductions contemporaines. Travaillant par corpus, aux titres évocateurs, elle se met en condition de production via des temps d’immersion dans un lieu et son Histoire avec lesquels ses œuvres entrent en dialogue. Archéologie absente , Parodie , La Part des Anges ou L’Écho des Berceuses traitent ainsi pour chacun d’un patrimoine à la fois visible et invisible, point de départ de nouveaux récits. “Je détricote les contes et les mythes comme les faits d’actualités pour tisser des histoires anachroniques et syncrétiques que je brode sur la trame de l’Humanité”, […]
Alice Aucuit fait de la céramique son médium de prédilection, une pratique traditionnelle
qu’elle associe à des techniques de transferts et de reproductions contemporaines. Travaillant par corpus, aux titres évocateurs, elle se met en condition de production via des temps d’immersion dans un lieu et son Histoire avec lesquels ses œuvres entrent en dialogue. Archéologie absente, Parodie, La Part des Anges ou L’Écho des Berceuses traitent ainsi pour chacun d’un patrimoine à la fois visible et invisible, point de départ de nouveaux récits. “Je détricote les contes et les mythes comme les faits d’actualités pour tisser des histoires
anachroniques et syncrétiques que je brode sur la trame de l’Humanité”, dit-elle. De l’intime à l’universel, du sacré au populaire, ces histoires figurent l’amour, la création, le féminin ou la mort et finissent par résonner dans l’inconscient collectif. Des thèmes qui s’inscrivent dans les cœurs et les ossements des séries Ker et Bone China, contenant en creux une certaine mémoire du corps et des contes, cathartiques, comme autant de vanités.
Leïla Quillacq, 2020.
MÀJ 28.10.2022
Représenté⋅e par Maëlle Galerie, Paris
« L’autoportrait est cette étrange manière de devenir autre. » Au côté d’une pratique qui aborde dessin, sculpture, photographie, vidéo et installation, Abel Techer montre principalement de la peinture (…). L’aspect quasiment religieux des mises en scène dans lesquelles persiste le profane du quotidien, les références nombreuses à la peinture d’église, participe de la peinture intime d’une société créole traversée par l’ambiguïté des croyances, la porosité toujours possible des espaces, la métamorphose toujours possible des corps. Une peinture où cohabitent le sublime de la transfiguration, le trivial du corps quotidien et des objets, le sacré et l’obscène, l’étrangeté queer (« Les […]
« L’autoportrait est cette étrange manière de devenir autre. »
Au côté d’une pratique qui aborde dessin, sculpture, photographie, vidéo et installation, Abel Techer montre principalement de la peinture (…). L’aspect quasiment religieux des mises en scène dans lesquelles persiste le profane du quotidien, les références nombreuses à la peinture d’église, participe de la peinture intime d’une société créole traversée par l’ambiguïté des croyances, la porosité toujours possible des espaces, la métamorphose toujours possible des corps. Une peinture où cohabitent le sublime de la transfiguration, le trivial du corps quotidien et des objets, le sacré et l’obscène, l’étrangeté queer (« Les propriétés malléables du genre »*), le réalisme et le fantastique, l’imaginaire du rêve. Abel Techer nous offre ainsi au fil des toiles, le journal très contemporain de ses transformations (…) Des liaisons souterraines ne cessent de relier sa peinture à de plus vastes contrées, irriguées par l’inconscient vivace des sociétés créoles. La succession des toiles compose alors une sorte de roman d’apprentissage au cours duquel le corps du peintre se modifie sans cesse, et, d’une toile à l’autre, s’approche, au sens biblique sinon magique du terme, d’une possible transfiguration.
Pierre-Louis Rivière, 2020.
*Un trouble dans le genre, Judith Butler, Éditions La Découverte, 2005.
MÀJ 28.10.2022
Né⋅e en 1958
Vit et travaille à La Réunion
C’est en observateur du monde et de ses constructions sociales que Jean-Claude Jolet élabore ses projets. Sculpteur d’origine, ses réalisations vont de la photographie à l’objet composé en passant par l’installation d’envergure architecturale, convoquant une dramaturgie humaine par la mise en abyme d’objets culturels ou politiques. Sans collision aucune, les œuvres de Jean-Claude Jolet murmurent à qui veut l’entendre une marche possible du monde, en perpétuelle construction entre mouvements et replis. Matériaux manufacturés en tout genre mais aussi éléments naturels bruts s’organisent ainsi en « sculptures mentales », sobres et délicates, empruntant la précision du technicien, l’ingéniosité du […]
C’est en observateur du monde et de ses constructions sociales que Jean-Claude Jolet élabore ses projets. Sculpteur d’origine, ses réalisations vont de la photographie à l’objet composé en passant par l’installation d’envergure architecturale, convoquant une dramaturgie humaine par la mise en abyme d’objets culturels ou politiques. Sans collision aucune, les œuvres de Jean-Claude Jolet murmurent à qui veut l’entendre une marche possible du monde, en perpétuelle construction entre mouvements et replis. Matériaux manufacturés en tout genre mais aussi éléments naturels bruts s’organisent ainsi en « sculptures mentales », sobres et délicates, empruntant la précision du technicien, l’ingéniosité du bricoleur et la sensibilité du poète.
Laetitia Espanol, 2020.
MÀJ 28.10.2022
Jeune artiste protéiforme, KMVH aime travailler ce qui dans les liens - les rapports à soi, à l’autre, à l’espace et au monde - coince, bredouille ou fait obstacle, se confond, se contourne ou s’affronte, chute et se redresse, traverse et agit. L’artiste développe ainsi une œuvre photographique et vidéo-performative dans laquelle elle se met d’abord en jeu, comme à déjouer les intrigues d’une mythologie personnelle en proie à l’exil. Se pose en creux la question des repères légués, érigés ou démolis, à partir desquels nous nous construisons. C’est ce qui touche à l’identité : d’où agissons-nous, quelle place nous faisons-nous ailleurs ? L’œuvre de KMVH veut ainsi mettre en lumière des parcours […]
Jeune artiste protéiforme, KMVH aime travailler ce qui dans les liens - les rapports à soi, à l’autre, à l’espace et au monde - coince, bredouille ou fait obstacle, se confond, se contourne ou s’affronte, chute et se redresse, traverse et agit. L’artiste développe ainsi une œuvre photographique et vidéo-performative dans laquelle elle se met d’abord en jeu, comme à déjouer les intrigues d’une mythologie personnelle en proie à l’exil. Se pose en creux la question des repères légués, érigés ou démolis, à partir desquels nous nous construisons. C’est ce qui touche à l’identité : d’où agissons-nous, quelle place nous faisons-nous ailleurs ? L’œuvre de KMVH veut ainsi mettre en lumière des parcours divers, intimes ou collectifs, parfois cabossés mais toujours résistants, en quête d’espaces, d’êtres ou de mots perdus, cachés sous les valises, interdits ou attendus, transpirés par les mains ou criés par les yeux, et retrouvant place ici, dans l’œuvre agissante, en quête de transmission.
Leïla Quillacq, 2020.
MÀJ 28.10.2022
Né⋅e en 1983
Vit et travaille à La Réunion
La Box : 60 rue Auguste-Lacaussade, 97430, Le Tampon, La Réunion
Broder, faire et défaire, comme ne rien faire, sont des sortes de « non-actes » ou de « contre-actes » composant l’œuvre de Myriam Omar Awadi. Par l’écriture, le dessin, l’image ou la performance, l’artiste tisse la trame de romances ordinaires « dont il ne reste finalement que les fioritures ». Esthétique de la broderie , les (IN)ACTES ou Paroles Paroles sont des corpus d’œuvres conçus comme des laboratoires de recherche et de création dans lesquels le langage mais aussi les silences, les corps et les absences deviennent matières plastiques et sujets de potentiels récits. Dévidant le fil de ce qui résiste dans le geste, l’objet ou la représentation, un motif apparaît en toile de […]
Broder, faire et défaire, comme ne rien faire, sont des sortes de « non-actes » ou de « contre-actes » composant l’œuvre de Myriam Omar Awadi. Par l’écriture, le dessin, l’image ou la performance, l’artiste tisse la trame de romances ordinaires « dont il ne reste finalement que les fioritures ». Esthétique de la broderie, les (IN)ACTES ou Paroles Paroles sont des corpus d’œuvres conçus comme des laboratoires de recherche et de création dans lesquels le langage mais aussi les silences, les corps et les absences deviennent matières plastiques et sujets de potentiels récits. Dévidant le fil de ce qui résiste dans le geste, l’objet ou la représentation, un motif apparaît en toile de fond : la fleur bleue, comme l’éloge du rien, le symbole d’un désir larvé. Celle-ci laisse peu à peu la place au sequin, réfléchissant la lumière dans l’espace déserté et ornant la nuit pour la faire briller. L’œuvre de Myriam Omar Awadi interroge ainsi les manières d’habiter les vides et de démonter le spectacle, de faire choir ce qui fascine pour revenir à ce qui mord, et d’attaquer le monde… par une chanson d’amour.
Leïla Quillacq, extrait de texte et entretien avec l’artiste, pour documents d’artistes La Réunion, 2020.