Alice Aucuit

MÀJ. 07.06.2023

Anagama

Anagama, 2016
Installation, porcelaine, grès de Saint-Amand, cuisson anagama, machines traditionnelles diverses servant à la fabrication du lin.
Exposition Anagama, commissariat Thiébaut Chagué, restitution de résidence, musée Pierre-Noël, Saint-Dié-des-Vosges, 2016.
Premier plan : Graines de vie, 2016
Grès de Saint-Amand, cuisson anagama, dimensions variables entre 30 et 110 cm.
À gauche : Sirène girafe, 2016
Porcelaine, grès de Saint-Amand, cuisson bois anagama, hauteur 80 cm.
L’homme coq, 2016
Porcelaine, grès de Saint-Amand, cuisson bois anagama, hauteur 25 cm.

« Une quinzaine de graines sont mises en scène avec des machines traditionnelles à la fabrication du lin. Les graines installées évoquent les cheminements possibles d’une vie. La graine, naturelle, les métiers à tisser et les fils qui résultent, eux, de la culture humaine, me renvoient à l’archétype des trois Parques, au déroulement de la vie. Je fais aussi référence à d’autres grandes entités féminines de la mythologie gréco-romaine comme modèles possibles : Pénélope la fidèle, travaillant sans cesse à un ouvrage qu’elle ne termine jamais. Ariane et le fil qu’elle offre à Persée, une ligne directrice, une conduite à tenir pour atteindre un objectif…
Les graines d’argiles façonnées au tour puis modelées semblent prêtes à germer, à éclore ; elles cherchent la voie du soleil dans un mouvement lent d’asticot. Léché par le feu durant 4 nuits, un émail blanc laiteux a jailli, heureux accident soulignant l’acte de création originelle. »

Alice Aucuit

Cœur bleu, 2016
Porcelaine, grès de Saint-Amand, engobe, cuisson bois anagama, oiseau naturalisé, hauteur 35 cm.
Arrière-plan : Cœur en cage, 2016
Porcelaine, grès de Saint-Amand, cuisson bois anagama, hauteur 45 cm.

Voir aussi les pages Naturalia et Chimères


Poilus nègres et gueules cassées, 2016
Installation, porcelaine enfumée, chromos, objets divers.

Poilus nègres et gueules cassées, 2016
Porcelaine enfumée, hauteur environ 30 cm.

« Ce sont des omoplates de bœuf sur lesquelles apparaissent des portraits de poilus nègres, de harkis et de gueules cassées. Elles sont mises en scène avec des objets personnels de soldats appartenant à la collection et des gris-gris d’origine africaine, créole ou d’ailleurs. Le bœuf qui sillonne les champs du coin aujourd’hui traverse les ruines humaines d’hier et fait remonter en surface les osselets des corps mutilés et parfois exilés. Dans cette installation je fais référence au livre de Serge Bilé et Mathieu Méranville, Poilus nègres : soldats créoles et africains en 14/18, publié en 2014 aux éditions Dagan :
“Chez les coloniaux, 6 200 soldats créoles ont été tués, et 34 000 tirailleurs sénégalais sont morts ou portés disparus. Aujourd’hui comme hier, on les voit comme une masse informe, regroupée sous le nom générique de tirailleurs sénégalais ou de soldats créoles, mais pris un à un, ils forment des histoires individuelles méconnues, celles des poilus nègres de la Grande Guerre.” »

Alice Aucuit