Cristof Dènmont
Par Marie Birot
2020
Le travail de Cristof Dènmont ressemble à un reflet farceur de la peinture figurative et abstraite. Les contrastes et les aplats de couleurs indiquent de façon sommaire la profondeur de champ, tandis que les éléments qui composent le paysage semblent nous regarder avec le flegme vaporeux de ceux qui n’ont plus rien à prouver. Cet effet de suspension et l’humour qui s’en dégage donnent la sensation d’évoluer dans l’œuvre comme dans un jeu à plateaux. Le spectateur peut avoir l’impression d’atterrir sur une planète où les grandes figures de la vie terrestre cohabitent de façon aussi surprenante, voire déroutante, que les clichés des cartes postales promettant de « bons baisers des tropiques ». Pourtant, derrière ces apparents raccourcis symboliques, se cachent une connaissance étendue de la peinture, dont l’artiste pirate les codes, et une réflexion piquante sur ce que l’humain considère comme lui étant proche ou étranger. Et d’un même geste, l’artiste soulève la question de l’appartenance et de l’appropriation des territoires et des concepts.