Catherine Boyer

UP. 20.06.2025

Luminescence

Luminescence, 2009-2010
Série de 14 dessins, stylo sur papier, 50 x 65 cm.
Collection ville de Saint-Pierre, La Réunion.
Photographies © Patrick Courtois


« (…) L’artiste relie les imaginaires, les formes s’y prolongent et s’hybrident avec douceur, finesse et rigueur. En 2009, elle poursuit sa quête contaminatrice et proliférante avec une série de dessins intitulée Luminescence. Sur des feuilles de papiers teintés, elle dessine des tresses de cheveux baignées de lumière. Animée « par un amour de l’eau, de l’énergie de l’océan, des brillances et des diamants sur l’eau », elle s’applique à restituer au crayon des effets de scintillement, de reflets, d’ombres et d’éclats. La longue chevelure frisée représente selon elle un puissant symbole de féminité dont elle prend soin. Sur terre ou sous la mer, la tresse s’apparente aux antennes d’un insecte filiforme, à une liane, à une racine, à une tige, à une algue ou encore à un tentacule. La tresse de cheveux relie les corps, humains et non humains, elle est le rhizome d’une coexistence sensible et consciente. Par elle, Catherine Boyer déploie une esthétique où son propre corps n’est jamais pensé d’une manière séparée de son écosystème – autrement dit du lieu qu’il habite. Elle est à l’écoute de son corps et du milieu par lequel il est affecté au quotidien. Alors, le vivant de l’île trouve une place fondamentale au creux de sa réflexion et de sa démarche plastique. Du microscopique au cosmique, d’une cellule à une fleur d’orchidées, les corps et leurs échelles s’entrelacent et forment de nouveaux êtres. Un voyage mental qui se poursuit avec la série de dessins intitulée Divineariane (2020- in progress). Les œuvres récentes attestent de ces interdépendances, de ce corps commun que l’artiste met en œuvre. Sur des papiers aux teintes pastel, elle déploie patiemment des mondes organiques illimités où les graines rencontrent les diamants, les cheveux font corps avec les fleurs, les peaux se prolongent, la sève, les veines et les larmes. Au stylo et au crayon, elle réalise des dégradés de lumières, des effets de lumières et des détails organiques véritablement spectaculaires. Parce qu’il se dégage des œuvres un plaisir inouï de la création, l’artiste nous fait ressentir l’indicible : la magie du vivant. (…) »

Julie Crenn
Extrait de Catherine Boyer – Shine bright like a diamond, 2022
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