« La fresque Tropique du capricorne s’étend sur deux pans de murs de deux mètres de hauteur sur cinq mètres de long, formant un L. La surface est entièrement recouverte de mots de tailles et d’épaisseurs différentes. Elle intègre également des images extraites de livres de médecine, collées sur la cloison ainsi que des instruments chirurgicaux glanés dans les alcôves d’un centre hospitalier. Au centre de la fresque, un œuf de couleur or associé à l’inscription ” topos ” est traversé par une ligne horizontale surmontée du mot ” tropique “.

En reprenant les codes graphiques de la planisphère, Tropique du capricorne interroge de manière poétique les lignes imaginaires de nos représentations géographiques. Ainsi les mots “ Cancer ” et “ Capricorne ” renvoient à un vocable pathogène ou hybride. La surface plane appelle à nommer des directions (topos, horizon, haut et bas). Les mots migrent sur les côtés et cherchent à explorer l’inconnu : “ hypothèses ”, “ mystérieux ” ou encore “ exploration ”, “ invasion ”. L’espace est un derme associé au corps (“ pénétration ”, “ germes ”). La fresque reprend par contamination les concepts des œuvres qui l’entourent dans l’exposition. Le tirage du dispositif photographique de Batay Kok est encerclé par les mots (“ clinique ”, “ vanité ”, “ survivance ”). À droite de la fresque ce sont les vidéos Ablation tropicale et Débords qui donnent le la : “ dissection ”, “ ouvrir ”, “ étouffement ”. »

Clotilde Provansal