Alice Aucuit

MÀJ. 07.06.2023

L’écho des berceuses

L’écho des berceuses, 2021
Installation, porcelaine, grès de Saint-Amand, meubles divers chinés et appartenant à la collection du musée Stella Matutina, insectes et animaux naturalisés, objets divers, moulins à musique, bande-son.
Exposition L’écho des berceuses, musée Stella Matutina, FRAC Réunion hors les murs, Piton Saint-Leu, La Réunion, 2021.
Photographies © Éric Lafargue

Fioles, 2021
Fioles chinées, céramique modelée, hauteur 4 à 10 cm.
Photographie © Alice Aucuit

L’écho des berceuses, 2021
Installation, porcelaine, grès de Saint-Amand, objets divers, plantes médicinales séchées, sel, projection vidéo (Loïe Fuller, « Danse serpentine », 1892).
Photographies © Éric Lafargue
Fruits délicieux, 2021
Porcelaine émaillée, hauteur des sculptures environ 13 cm.
Lignum noctem, 2016
Installation, porcelaine émaillée, sel de Saint-Leu, dimensions variables.
En haut, projection vidéo (Loïe Fuller, Danse serpentine, 1892).
La louve, 2021
Grès de Saint-Amand, cuisson raku, hauteur 100 cm.
Au sol, ex-voto d’argile crue réalisés par le public, cuits lors d’une performance en clôture d’exposition.
Acéphale, 2021
Grès de Saint-Amand émaillé, chromos et or, hauteur 75 cm.
Au sol, Dents de géant, 2020.
Grès de Saint-Amand émaillé.

Voir aussi les pages Chimères et Naturalia

« J’investis le Pavillon1 du FRAC RÉUNION avec une installation constituée de sculptures en céramique, textile, verre, de formes et de motifs, de son et de vidéo, une sorte de cabinet de curiosités, la chambre des merveilles d’une sorcière moderne. Une sorcière qui maîtrise la connaissance des simples, de l’alchimie des terres et des couleurs, et qui, telle une Ariane lanceuse d’alerte ou une Pénélope hackeuse, déroule le fil de son réseau sur la toile du web.

J’ai voulu une invitation surréaliste, magique et spirituelle où l’inconscient et l’irrationnel cèdent au spontané, au mystérieux, au sensible. J’ai voulu réenchanter des objets merveilleux et des trésors naturalistes. J’ai voulu un musée personnel ouvert à l’étonnement, au trouble et à l’attirance. En m’appuyant sur la psychanalyse jungienne, je détricote les mythes et les contes peuplés d’archétypes et ainsi je partage des connaissances cachées et pourtant millénaires, des secrets liés au féminin sacré. J’invoque les grandes figures féminines Médée, Circé, Ève, Salomé… Il est question de nature, de destinée et de transmission.

Ici, la sculpture naît d’un modelage ou d’un moulage technique. La forme peut aussi surgir d’un souffle dans la pâte de verre ou d’une mise en volume de tissus et de ouate. Le volume devient le catalyseur de mes flashs mentaux et de mes syncrétismes noctambules. L’une des salles centrales est composée de meubles et vitrines en bois remplis de nombreux objets : outils d’observation de la nature, animaux empaillés ou dans des bocaux, livres… qui dialoguent avec les sculptures d’argile ou de verre. C’est l’atelier, le laboratoire, lieu d’expérience et de création, je l’envisage comme un espace dense et éclectique, drôle et surréaliste où naturalia rencontre artificialis, où le populaire devient sacré, la science chimérique, où la magie et la poésie relient les papillons aux étoiles.

Dans cet atelier de magicienne se côtoient des globes célestes et une dent de géant, des graines d’organes, un cœur de baleine, un crâne de cyclope, des fioles aux élixirs magiques, des sécrétions minérales, des anomalies boschiennes, des fruits délicieux, des ex-voto, des insectes d’or et de carbone et bien d’autres curieuses merveilles.

Ici, la terre fusionne avec le verre, la neige est carbonisée, les étoiles tournent comme des poissons dans un bocal, le feu s’est figé, il nous reste à écouter l’écho des berceuses. »

Alice Aucuit

Teaser de l’exposition

Photographies © Éric Lafargue

Les entretiens du FRAC Réunion [Alice Aucuit], 2021
Film documentaire produit par le FRAC Réunion
  1. L’exposition était initialement prévue au pavillon Martin du FRAC Réunion.