Clément Striano

MÀJ. 26.09.2024

Dunkorama III - This Boy Knew !

Exposition Dunkorama : This Boy Knew, Kab’Art, Piton Saint-Leu, La Réunion, 2021
Photographies © Gwaël Desbont

Jerseys, 2021
Acrylique sur papier, 70 x 100 cm.
Dunkies, 2021
Installation, boîtes de céréales sur support en escalier, 80 x 120 x 120 cm.
Striano
En collaboration avec Luka Aesthetics
Silhouette PVC, 240 x 90 cm.
Sport-Études, 2021
Installation, livres et ballons, dimensions variables.
Dunk’R, 2021
Installation, baskets, lacets, plastique et mousse, 26 x 21 cm.
Vidéo, 21 s.
BB Slam Dunk’R, 2021
Vidéo © Lindoustrie, 21 secondes.
Trophées, 2021
Installation, trophées en marbre et plastique, dimensions variables.
Arrière-plan : Retour

Retour, 2021
Photographies projetées (© Lindoustrie), échelle 1/1.


« Jerseys — Le jersey ou maillot de sport est un élément très important pour tout amateur. C’est une trace, un objet de mémoire qui marque une époque. La plupart des sportifs gardent un maillot de chaque équipe dans laquelle ils ont joué ou les maillots des joueurs avec lesquels ils ont joué.
Voici quelques jerseys de Striano prêtés dans le cadre de l’exposition (de gauche à droite) :

  • Orlando Magic, une de ses premières saisons en NBA. Il côtoie Shaquille O’Neal pendant quelques mois, une expérience qui le marque.
  • Hawks d’Atlanta, il y passe deux ans, son jeu devient plus offensif.
  • Denver Nuggets, c’est avec cette franchise qu’il réalise son record personnel de points dans un match.
  • Detroit Pistons, c’est dans cette équipe qu’il passe le plus de temps. “ C’est un peu comme chez moi ”, affirme-t-il. Il fait partie du renouveau de cette équipe. C’est avec les Pistons qu’il fait sa seule finale de Conférence-Est.
  • Toronto Raptors, il est présélectionné pour les All-Stars Games, après une première partie de saison où il fait la différence à plusieurs reprises. Malheureusement pour lui, Tayshaun Prince a plus de votes que lui et prend la place qu’il espérait.

Dunkies — General Mills est une entreprise agroalimentaire américaine qui commercialise en France des marques comme Yoplait, Géant Vert, Häagen-Dazs. Au début des années 2000, elle décide de lancer une nouvelle marque de céréales, Dunkies, inspirée par leurs Wheaties, connues aux États-Unis pour mettre des sportifs américains sur les paquets de céréales.

À l’occasion du lancement des céréales Dunkies, ils choisissent Striano comme icône sur leurs boîtes. Ce n’est pas un grand succès, les céréales étant trop sucrées pour le marché européen. La boîte devient alors un objet de collection pour les fans de Striano…

Striano — Pour le début de la saison, les Detroit Pistons ont lancé une nouvelle campagne de publicité pour la sortie du nouveau maillot. Des silhouettes en PVC ont été réalisées pour chaque joueur de l’équipe. Elles étaient installées à l’entrée du Palace of Auburn Hills, au niveau de la boutique officielle de la franchise.

Sport-Études — Striano dut quitter La Réunion pour réaliser son rêve d’être un jour basketteur. Arrivé en Île-de-France, il fut surpris par le niveau de ses nouveaux camarades de club. Ayant la tête sur les épaules, il prit ses études au sérieux. Le déracinement qu’il vécut, brutal pour un jeune garçon, fit en sorte qu’il s’intéressa à l’Histoire et surtout à celle de son île. Grâce à sa famille, il recevait énormément de livres sur ce sujet, surtout par le biais de sa mère qui travaillait à la bibliothèque universitaire de La Réunion.

Dunk’R — Depuis 1992, la marque Pro Touch propose une grande variété de produits, chaussures, vêtements et accessoires avec un excellent rapport qualité-prix.
Alors que différentes collaborations entre marques de sport et joueurs existent déjà, comme celle de Nike avec Michael Jordan, Pro Touch qui n’a pas pour habitude de collaborer, décide de se lancer dans cette aventure en prenant contact avec Striano, lui laissant carte blanche pour créer un nouveau modèle.
Striano s’inspire d’une paire de baskets existante de Pro Touch, la BB Slam 5. Comme il s’intéresse beaucoup à la mode et aime prendre des risques, il associe des pièces qui à première vue ne fonctionnent pas forcément ensemble. Pour cette basket, l’idée est de partir de l’existant et de rajouter des éléments peu communs qui vont rendre le modèle unique et lui permettre de rivaliser avec ses concurrents.
La basket étant intégralement noire, il choisit de casser les lignes avec un lacet rouge et des motifs réfléchissants. Ce modèle très graphique peut se porter sur les terrains comme en ville. Plus coûteux à réaliser et donc plus cher à la vente, ce modèle n’obtiendra pas le succès escompté, malgré une belle campagne de communication, comme cette publicité réalisée à La Réunion, toute en sobriété.

Trophées — Durant sa longue carrière, Striano gagna de nombreuses compétitions, surtout durant sa jeunesse. Son grand regret est de ne pas avoir remporté de trophées majeurs comme les Playoffs ou bien un titre avec l’équipe de France. Il a mal vécu de devoir quitter les Pistons de Detroit quelques mois avant qu’ils remportent leur troisième titre. Les trophées présentés aujourd’hui proviennent de chez ses parents
(du plus petit au plus grand) :

  • Meilleur passeur en Young League de Suisse en 93.
  • Vainqueur Playoffs Young League de Suisse en 93.
  • Meilleur passeur Pro ligue B des Clubs de la Lorraine en 89.
  • Meilleur joueur Pro ligue B des Clubs de la Lorraine en 89.
  • Vainqueur en National des Espoirs des Territoires Ultramarins en 88.
  • Coupe des coupes des super coupes des vainqueurs de coupes junior en 96.

Retour — Lors de sa douzième saison, Striano est transféré aux Toronto Raptors. Il commence donc une nouvelle saison avec une nouvelle équipe, des joueurs plus jeunes que lui. Le coach dira même de lui qu’il a été recruté pour apporter son expérience à l’équipe. Le début de saison est compliqué, l’adaptation n’est pas évidente. Le jeu est plus rapide et très musclé.
Au fil des matchs, il commence à trouver ses marques et à jouer son rôle. Jusqu’au match contre les Sixers de Philadelphie. Tout se passait bien, ils menaient de huit points à la fin du deuxième quart-temps. Au bout de cinq minutes dans le troisième quart-temps, il se blesse seul en tentant une contre-attaque. L’IRM passée le lendemain révèle une rupture partielle du ligament de la rotule et une rupture complète des ligaments croisés, ce qui signifie une absence du terrain d’au moins 12 mois.
Gros coup dur pour lui et ses coéquipiers, surtout à son âge. Il ne veut pas laisser son corps décider pour lui. Au bout de 6 semaines d’arrêt, il décide de rentrer à La Réunion pour se ressourcer et entamer une longue phase de rééducation. Après 6 mois passés sur son île, la ville de La Possession met à sa disposition le gymnase Daniel Narcisse pour entamer une phase cruciale et intensive de préparation à son retour à la compétition.
Un photographe était présent pour réaliser quelques clichés pour un journal local. »

Clément Striano