Tètflèr

La Kour Madam Henry - Avec Stéphane Kenkle

La Kour Madam Henry - Tètflèr, 2022
Série de diptyques de tirages numériques (3 ex), dimensions variables.


« Kako et Stéphane Kenkle sont deux artistes peintres réunionnais qui se sont rencontrés il y a une dizaine d’années. Ils participent à plusieurs expositions collectives ensemble. Kako travaille sur le thème de l’arbre en démultipliant les pratiques et les approches. Stéphane Kenkle est focalisé sur le portrait. Il recourt de façon quasi obsessionnelle au motif floral en peinture, et développe depuis quelques années un travail autour d’autoportraits photographiques intégrant le végétal dans des mises en scène qui commentent, de manière décalée, l’actualité locale et moins locale. » [Sarah Cherrière]

En 2019, les deux artistes s’associent pour un nouveau projet : défricher la Kour Madame Henry, une ancienne plantation destinée à la culture intensive de la canne à sucre située près du Piton Mont Vert dans le sud de l’île de La Réunion. Ils décident alors de cultiver cette terre et d’y faire renaître une forêt primaire. « Notre projet de planter a surgi lors d’une balade sur le terrain de Kako. Et renouer avec la terre a d’emblée signifié se nouer à la terre. » [Kako & Kenkle]

« La kour Madame Henry leur demande un engagement aussi fort qu’évident, et leur permet de faire l’expérience concrète et non préméditée d’une continuité gestuelle entre peindre et planter, cultiver et installer, composer et labourer » [Sarah Cherrière]. Si les deux artistes modifient le paysage, ils se trouvent aussi transformés par cette nouvelle relation et les interactions qu’ils entretiennent avec la terre. « Les plantes ne sont pas le paysage, elles sont les premiers paysagistes », écrit Emanuele Coccia. […] Kako et Stéphane Kenkle donnent à voir ce que planter fait d’eux, interrogeant la notion même d’autorité. » [Sarah Cherrière]
Ces deux autoportraits photographiques illustrent ces questionnements, et montrent les liens d’interdépendance qui unissent les artgriculteurs à la terre qu’ils travaillent, et à laquelle ils se sont noués.

Journal de l’exposition collective Agir dans son lieu, Antre Peaux, Transpalette, Bourges, 2022. Une proposition de Julie Crenn.