Utilisant la peinture comme principal médium d’expression, Lolita perçoit son travail comme un espace de réflexion sur l’acte de regarder et représenter le corps. Elle utilise la couleur dans ses plus vives tonalités et les formes dans leur plus simple dessin. Avec humour, elle aime se jouer du regardeur, en lui faisant prendre conscience de la subjectivité́ du médium et donc, de la multiplicité́ des points de vue selon qui regarde, quand, où et comment.
Le corps devient très vite un outil d’apprentissage et un dispositif formel. Selon elle, c’est un formidable moyen de développer la capacité́ à représenter le volume, le vide et la ligne. En schématisant ou stylisant le corps, elle le montre sous tous ces angles, du plus commun au plus provocateur et suggestif. Il devient ainsi un « sujet de peinture » et non une simple retranscription picturale.
À la lisière entre la figuration et l’abstraction, elle peint des corps paysages qui ne se donnent pas à voir totalement. Elle représente des formes stylisées attestant d’un entre-deux : des fesses, des entrecuisses, des passages symbolisant des entrées dans l’espace de la peinture. Au moyen d’une palette de couleur réduite, elle fait du corps un motif aussi sculptural qu’architectural. Entre l’intimité́ et l’exhibition, l’artiste convoque chaque fois une pluralité́ de références qui génère autant d’expérimentations que de pistes de lecture.
Lolita Bourdon
MÀJ. 07.10.2025