Stefan Barniche

MÀJ. 22.09.2025

C'EST UN GRAND TERRAIN DE NULLE PART [vidéo]

C’EST UN GRAND TERRAIN DE NULLE PART, depuis 2022
Corpus d’environ 20 vidéos, durées techniques et formats variables.


#0048 - cam1
1 min 30 s
Teaser 5 - Plage aglo bleu
45 s
CUGTDNP - combinaison #7
1 min 3 s
#0101
2 min 31 s
Teaser 7 - Hellbourg part 1
1 min 44 s
Teaser 8 - La ville pliée
55 s
Teaser 13 - L’autel
43 s
Teaser 4 - L’usine
1 min 3 s
#0039 - Bladerunner
1 min 11 s
Part 21
1 min 57 s
Teaser 7 - Hellbourg part 2
1 min 37 s
Teaser tropical
40 s
Part 3
59 s

#0010 Loop b
1 min 2 s
Part 23 + FRAGMENT #0110 - Retable Issenheim
1 min 46 s
Kaz dans couloir
1 min 15 s
#0051
37 s
Teaser 15
26 s
#0097 - Dublin
42 s
#0035
25 s

« (…) Tes vidéos saisissent des détails du réel souvent invisibles pour la plupart des gens, que tu combines avec des éléments virtuels pour créer une nouvelle réalité à archiver. Cela semble faire écho à la notion d’impermanence qui revient beaucoup dans ton discours. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?

Stefan Barniche
J’ai fait plusieurs séjours en Thaïlande. Là-bas, le bouddhisme occupe une place centrale et donc inévitablement j’ai été marqué par l’un de ses principes fondamentaux, l’impermanence : tout est en mouvement et voué à disparaître. Cela résonne avec mon histoire personnelle et avec mon travail : le motif de la maison en construction ou en ruine. Comme l’enfant qui joue et bricole : on assemble, on construit, mais on sait que ça tombera ou que l’on pourra démonter pour reconstruire autrement. Plastiquement aussi, certains de mes travaux s’effacent avec le temps, et cela me semble presque naturel, comme une continuité de cette idée d’impermanence.

C’est surtout à la série HOME que je pense lorsqu’on évoque l’impermanence : le processus même repose sur un geste rapide, presque instinctif — construire, déconstruire, puis reconstruire encore.

Est-ce que c’est juste de dire que dans ta pratique artistique, tu fonctionnes par accumulation d’éléments ?

SB
Non, pas vraiment. Dans ce que je propose à voir, il y a certes l’idée de récupérer, glaner, mais pas forcément de garder à tout prix.

On trouve qu’il y a un sentiment de prolifération qui se dégage de ton travail et ça viendrait avec l’idée d’accumulation.

SB
La prolifération me parle davantage. C’est sans doute lié à mon rapport à la maladie et au fonctionnement du cancer, à l’idée de multiplication des cellules, et, plus largement, au mécanisme de survie de tout être biologique. Quand on me confie un espace, je l’investis en essayant de prendre en compte chaque élément qui le compose. La cabane, c’est un bloc, un abri, mais mobile : elle invite à partir, bouger, explorer. Le protocole initial pour KABANE SONORE était que l’abri grandirait tant que j’aurais des matériaux et du temps.

Donc oui, il y a quand même quelque chose de l’ordre de l’accumulation, de l’expansion.

SB
Oui en fait c’est l’expansion, la croissance, peu importe l’objet, finalement, c’est l’énergie, l’essence de l’énergie, la prolifération. Comme le blob, vous voyez ? Ou l’univers, ou la pensée. Tout ça peut partir très loin, en termes d’analogie, de correspondance. (…) »

Extrait d’entretien avec Stefan Barniche, par Céline Bonniol et Mathilde Rousselie, 2025.
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