I Can’t Live Without You
« Les figures du travesti et de la pop star – ici Mariah Carey – sont de bons exemples au sujet de la performativité du genre1 . Il est ici question de rejouer des mécanismes culturels préfabriqués, qui sont mis en échec au travers de cette performance. Un échec illustré par l’impossibilité de chanter comme Mariah Carey mais aussi par l’impossibilité d’être considéré femme. Les poils, la couille qui dépasse du body, la voix, la perruque rappellent que je suis biologiquement un homme.
Au-delà de la question du travestissement, de la différence, cette performance nous présente une sorte de dénominateur commun qui est le désir de reconnaissance et le besoin d’être aimé. Le décalage entre le décor, la technicité du dispositif, et la somme des efforts déballés pour plaire, nous amène à une certaine faillite. Il y a ici une volonté d’atteindre une sorte de grâce, de beauté dans le fait d’accumuler les erreurs, dans l’impossibilité à l’être humain d’atteindre la perfection.
Dans cette installation se trouvent des interrupteurs – accessibles au niveau des pieds et des mains – activant divers matériels (ventilateur, machine à fumée, lumière de fond de scène, jeux de lumière…). »
Brandon Gercara
- Concept défini par Judith Butler. ↩