Catherine Boyer
MÀJ. 20.06.2025
dossier à venir
Par le dessin et la sculpture, Catherine Boyer engage son histoire et son expérience personnelle pour nous livrer une relation sensible, sensuelle et sensorielle avec les fleurs, les végétaux, le vent, les minéraux, les insectes ou encore les bactéries. Au début des années 2000, elle commence une série de dessins réalisés à la mine graphite. Elle y représente des fleurs d’orchidées d’abord sur des petits formats, puis de très grands formats. Elle s’identifie aux fleurs : “ je suis une orchidée, je suis hermaphrodite ”. Les fleurs sont les autoportraits d’une artiste en colère contre le patriarcat. D’un corps qui se suffit à lui-même et qui refuse toute forme de domination. Peu à peu, la tresse de cheveux s’entremêle aux éléments végétaux et minéraux. Telle une liane, elle relie les corps, humains et non humains, elle est le rhizome d’une interdépendance sensible et consciente. Par elle, Catherine Boyer déploie une esthétique où son propre corps n’est jamais pensé d’une manière séparée de son écosystème - autrement dit du lieu qu’il l’habite. Elle est à l’écoute de son corps et du milieu par lequel il est affecté au quotidien. Alors, le vivant de l’île trouve une place fondamentale au creux de sa réflexion et de sa démarche plastique. Du microscopique au cosmique, d’une cellule à une fleur d’orchidées, les corps et leurs échelles s’entrelacent et forment de nouveaux êtres. (…)
Julie Crenn, 2022
