Cristof Dènmont

MÀJ. 11.05.2023

Purgatoire

Station1
Nom féminin (latin statio)
1 Façon de se tenir, position d’une personne.
2 Fait de s’arrêter au cours d’un déplacement.


OH !

Oh, 2001
Acrylique sur toile, 38 x 46 cm.
Collection privée
Photographie © Laurent de Gebhardt

« J’avais en tête cette petite peinture de 2001, à mi-chemin entre le paysage et l’autoportrait…

Saison 2 est le pendant de l’exposition Purgatoire présentée à la galerie Ter’la en mars 2018.
Cette traversée picturale démarrée en 2016 entendait développer un langage en confrontant les codes du paysage, de la cartographie et de l’abstraction. Partir de traces et de gestes simples, non spectaculaires et les mettre en scène dans des compositions chromatiques élaborées, jusqu’à faire émerger une surface et donner une présence concrète à l’idée de carte mentale.

Chacun des tableaux de cette série est pensé comme un territoire autonome, un archipel de petites structures communicantes, connectées entre elles. J’ai été à la recherche de ce point d’équilibre, de flottement entre le haut et le bas, le plan et la profondeur, l’espace et le temps. Hésitations, impasses, repentirs, et découvertes : le cheminement pictural est peu à peu devenu paysage.

Le purgatoire est cet espace intermédiaire, le lieu où se déroule le récit, un intervalle entre processus et résultat. Dans cet espace transitoire cohabitent la pensée et la matière, ce qui est visible et ce qui ne l’est plus. J’observe l’ensemble et le détail, j’essaie de comprendre ce que ces architectures intuitives disent de l’environnement dans lequel j’évolue. Comme au premier jour, il me faut suivre indices et intuitions, et procéder patiemment, étape par étape »

Cristof Dènmont, 2020.


« En maître de cérémonie, C. Dènmont nous invite à une grande fête de la couleur avec sa nouvelle saison de la série Purgatoire.
L’atmosphère est multicolore et gaie. Et l’impression est celle d’un grand Jardin des délices où chaque tableau de grand format serait lui-même un jardin ou un délice. Les taches et traits colorés disséminés dans les vastes champs de roses, de gris et blancs chauds nous rappellent les bonbons aux couleurs acidulées de l’enfance. C’est ainsi que le spectateur est charmé par des peintures qu’il pourrait aussi et paradoxalement qualifier d’un « je ne sais quoi et presque rien2  ». Mais c’est peut-être l’intention du peintre de parvenir à ce « surplus qu’on ne peut pas expliquer par la raison3  » quand il entreprend de peindre Purgatoire. (…) »

Colette Pounia, extrait du texte Les expériences picturales de MC Dènmont, 2020.


« Au milieu du chemin de notre vie
Je me trouvais dans une forêt obscure
Car la voie droite était perdue »

Dante ALIGHIERI, L’Enfer, Chant I, versets 1 à 3.

« L’artiste est celui à qui, depuis la nuit des temps, la société confie son imaginaire. Les œuvres artistiques véhiculent par conséquent un discours sur le monde. Les toiles de Cristof Dènmont, même si l’on n’en maitrise pas immédiatement le sens, véhiculent aux yeux du spectateur son discours sur le monde. On est devant une mise en scène. Il se passe quelque chose. Ce ne sont pas simplement des esquisses de personnages naïfs, des mots, des points, des couleurs, des grattages, des superpositions de couleurs ou de dépôts de matière, d’huile ou d’acrylique souvent à même le tube. Il y a chez cet artiste un projet d’ensemble. Il y a un grand récit, mais quel est ce récit ? Pour qu’il y ait un récit il faut qu’il y ait langage et éventuellement écriture. Le travail d’écriture est passé d’abord par la réécriture de son nom de Christophe Dennemont à Cristof Dènmont. (…) »

Thierry Gangate, extrait du texte Le milieu du chemin de Dènmont, 2020.

  1. Larousse en ligne, s. d.
  2. Vladimir JANKELEVITCH, Le-Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien, 1980.
  3. Extrait de l’émission Les nuits de France Culture