« Hier, Gorée, Terre de départ¹ , passage ouvert en sens unique vers un ailleurs de douleur. Aujourd’hui, Gorée, tu es Terre de retour.
Passage au sens inversé vers une terre aimée où fleurit la vie. »

« À Gorée subsiste une porte, celle du départ. La franchir, c’était perdre sa liberté, son humanité. C’était devenir simple marchandise. Certains arriveront à toucher terre… D’autres trouveront la mort en pleine mer…

La nécessité m’est apparue d’une autre porte : celle du retour, ancrée sur le rivage comme un appel lancé vers le grand large de l’histoire. Cette porte-là était pour moi un appel, un signe envoyé aux ancêtres pour leur dire : « Maintenant, vous pouvez revenir, être de nouveau, ici, chez vous ». Je voulais que cette porte soit le symbole du retour des âmes depuis trop longtemps exilées.

J’ai fait fleurir un arbre mort. L’arbre du retour est l’arbre qui relie les ancêtres au continent, lieu de retrouvailles avant de retrouver le continent africain. »

Migline Paroumanou