Pascale Simont

MÀJ. 07.12.2021

Ginkgo

Ginkgo, 2006
Extrait. Vidéo, 4 min 53 s.
Collection FRAC Réunion

« L’œuvre vidéo intitulée Ginkgo (2012) travaille une superposition d’images et de surfaces instables. Dans la nuit, l’artiste filme la projection d’un film sur le feuillage d’un ginkgo biloba. La projection lumineuse permet à la fois au film d’être visible et à l’arbre agité par les vents d’être éclairé. Le film projeté présente une jeune fille faisant des roues et des roulades dans l’herbe. Ses jeux sont rythmés par les chants des insectes présents dans et autour de l’arbre. L’image est troublée par l’agitation des feuilles. Ces perturbations accentuent la dimension mémorielle du film, qui pourrait être un film de famille, un souvenir que Pascale Simonet tente de raviver. Les perturbations et les mouvements de la jeune fille génèrent une autre dimension : monstrueuse. Le corps de la fillette, superposé au feuillage de l’arbre, devient parfois indéterminable, il se transforme et mute au fil de ses mouvements. En fusionnant deux temporalités, deux réels (passé par la projection, présent par l’enregistrement de la situation), l’artiste travaille ici une forme d’inconfort vis à vis d’une mémoire déformée. »

Julie Crenn, 2024


« Pascale Simont utilise la vidéo en évitant l’écueil technologique du trucage : Ginkgo est réalisé d’après un film Super 8 projeté sur le feuillage. Les séquences mises bout à bout traduisent dans l’hésitation et la maladresse la difficulté de la petite fille à exécuter des roulades dans l’herbe. L’obscurité augmente l’angoisse, sur un fond sonore de crissements de grillons dans cette épaisse nuit d’été. La répétition du geste jusqu’à l’épuisement du corps affirme une volonté résolue, un entêtement à franchir les étapes de l’apprentissage de la vie. »

Yves-Michel Bernard, 2010.