Pascale Simont

MÀJ. 07.12.2021

Un combat incessant entre primitif et culturel, intérieur - extérieur se joue sur les corps endormis de Pascale Simont, fuyants dans la rêverie ou crispés par la sidération. La figure revient sans cesse dans l’œuvre de l’artiste comme une intériorisation et une mise en chair de ses échappées abstraites récurrentes, expressions des émotions profondes. Frontière ténue entre ce qui est et ce qui doit être, les corps tuméfiés semblent ainsi pris entre deux feux, celui de l’être social qui se construit depuis l’enfance, où sont attendus la femme, la mère, la ménagère mais aussi l’athlète, et celui du corps animal primitif, instinctif. Les peintures, vidéos ou objets composites élaborés par Pascale Simont sont autant d’esquisses, d’interrogations et tentatives de construction autour de cette dualité. Parfois, frontières et horizon de l’île où Pascale Simont s’est installée depuis 2000 semblent s’immiscer dans le travail de l’artiste, comme un écho à cette fiction intérieure.

Laetitia Espanol, 2020.

CITATIONS

« L’épaisseur du corps, loin de rivaliser avec celle du monde, est au contraire le seul moyen que j’ai d’aller au cœur des choses, en me faisant monde et en me faisant chair. »
Maurice Merleau-Ponty, Le visible et l’invisible, 1945

« Un regard, un ébranlement intérieur : une mémoire en moi, plus profonde que la conscience, ou plus aux aguets, avait compris avant que je sache. »
Yves Bonnefoy, L’arrière-pays, 1972

ARTISTES

Francis Bacon
Louise Bourgeois
Gustave Caillebotte
Peter Doig
Marlène Dumas
Ellen Gallagher
Nan Goldin
Rebecca Horn
Pierre Huyghue
Suzanne Lafont
Sarah Lucas
Annette Messager
Claude Monet
Philippe Parreno
Laure Prouvost
Pipilotti Rist
Tatiana Trouvé
Luc Tuymans
Lynette Yiadom-Beakye
Bill Viola

LIVRES

Paul Ardenne, L’image corps : Figures de l’humain dans l’art du XXè siècle, éditions du regard, 2001
Georges Bataille, Les larmes d’Éros, éditions Pauvert, 1981
Francis Bacon, Entretiens avec Michel Archimbaud, éditions Folio essai, 1996
Bernadac Marie-Laure, Storsve Jonas, Louise Bourgeois, éditions Centre Pompidou, 2008
Yves Bonnefoy, L’arrière-pays, éditions Flammarion/Skira, 1972
Gilles Deleuze, Francis Bacon : Logique de la sensation, éditions de la Différence, 1981
Marguerite Duras, Dix heures et demie du soir en été, éditions Gallimard, 1986
Elise Fontenaille, Le palais de la femme, éditions Grasset, 1999
Catherine Grenier, La revanche des émotions : essai sur l’art contemporain, éditions Seuil, 2008
Claude Lévi-Strauss, La pensée sauvage, éditions Plon, 1962
Patrick Modiano, Villa triste, éditions Gallimard, 1975
Octavio Paz, Le singe grammairien : les sentiers de la création, éditions Flammarion, 1982
Philippe Piguet, Pour mémoire d’art : 60 entretiens 1983-2018, éditions mare & martin, 2022
Michel Poivert, La Photographie contemporaine, éditions Flammarion, 2002
Rainer Maria Rilke, Les sonnets à Orphée, 1922
Stefan Zweig, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, 1927

FILMS

Jane Campion, La leçon de piano, 1993
Sofia Coppola, Lost in Translation, 2003
Paola Cortellesi, Il reste encore demain, 2023
Emanuele Crialese, Respiro, 2002
Xavier Dolan, Laurence Anyways, 2012
Wong Kar-Wai, In the Mood for Love, 2000
Hirokazu Kore-eda, Une affaire de famille, 2018
François Ozon, Swimming Pool, 2003
Raoul Peck, Ernest Cole, photographe, 2024
Lars Von Trier, Melancholia, 2011
Wim Wenders, Les Ailes du désir, 1987