Ginkgo

Par Julie Crenn

2024

Ginkgo, 2012
Image extraite de la vidéo. Vidéo, 4 min 53 s.
Collection FRAC Réunion

L’œuvre vidéo intitulée Ginkgo (2012) travaille une superposition d’images et de surfaces instables. Dans la nuit, l’artiste filme la projection d’un film sur le feuillage d’un ginkgo biloba. La projection lumineuse permet à la fois au film d’être visible et à l’arbre agité par les vents d’être éclairé. Le film projeté présente une jeune fille faisant des roues et des roulades dans l’herbe. Ses jeux sont rythmés par les chants des insectes présents dans et autour de l’arbre. L’image est troublée par l’agitation des feuilles. Ces perturbations accentuent la dimension mémorielle du film, qui pourrait être un film de famille, un souvenir que Pascale Simonet tente de raviver. Les perturbations et les mouvements de la jeune fille génèrent une autre dimension : monstrueuse. Le corps de la fillette, superposé au feuillage de l’arbre, devient parfois indéterminable, il se transforme et mute au fil de ses mouvements. En fusionnant deux temporalités, deux réels (passé par la projection, présent par l’enregistrement de la situation), l’artiste travaille ici une forme d’inconfort vis à vis d’une mémoire déformée.