« L’image est aujourd’hui devenue un élément incontournable de toute interaction, qu’elle soit sociale, professionnelle ou même intime. Les “images” semblent se substituer à l’écriture, à la parole et devenir le canal privilégié de la communication. Cependant, savons-nous les décoder, les regarder et mesurer leur puissance ? Les photographies peuvent être des fragments de réalité, des créations mentales d’artistes plasticiens, ou encore des outils de manipulation des foules. Dans cet espace, nous proposons une mise au point sur les images photographiques.

Ici, l’autofocus n’est pas une fonction de l’appareil photo, mais un espace éphémère proposant au visiteur d’approfondir sa relation aux images, de mieux les lire et de mieux les décrypter. À travers un jeu inventé à partir des photographies de la Collection [du FRAC] Réunion, nous effleurons la diversité des images “fabriquées” en invitant le visiteur à observer de plus près, à regarder, à voir, à repérer un sens caché, de la poésie, une dimension esthétique ou politique, une part de réel ou d’imaginaire.

Le visiteur est invité à expérimenter la démarche du ou de la commissaire d’exposition, découvre le dialogue que celui ou celle-ci entreprend avec les œuvres et les artistes. Il approche les réflexions et les questionnements qui font émerger une exposition, et la manière dont le média-exposition peut contribuer à raconter ou traduire des problématiques de société.

La photographie se prend au jeu. Il s’agit de choisir son niveau, de trouver les indices en un temps donné, de retrouver les photos du thème que l’on a choisi. Puis, il faut donner un titre à l’expo, mettre en place les œuvres, compter ses points ! En un mot, jouer… et découvrir le bonheur de créer une exposition.

À travers ce dispositif ludique, interactif et compétitif, le public pose un regard plus attentif et précis sur les images, en prenant le temps de la rencontre, de l’interprétation ou de la contemplation des œuvres. »

Tatiana Patchama