Charles Prime

L’effet de réel que je recherche est en quelque sorte le premier niveau de lecture de ma peinture, mais le spectateur, s’il commence innocemment à scruter la surface de la toile, trouvera des détails. Il sera alors contraint de poursuivre ce jeu de piste. J’aime cette idée d’obliger le regardeur à entrer dans l’intimité de la peinture. Ces détails n’ont pas forcément un rapport direct avec la composition, ils la court-circuitent et imposent une autre manière de regarder.

Influencé par la grande tradition des paysagistes hollandais du siècle d’or, ​des romantiques anglais et allemands​, Charles Prime étudie la géologie, la flore, la faune, la texture, la couleur du paysage. A cette étude minutieuse et scientifique du monde, l’artiste intègre le récit de ses expériences vécues.

L’intérêt de Charles Prime pour la cartographie et les sciences sociales est à l’origine d’une démarche artistique de réappropriation des cartes géographiques. Ces objets sont à mi-chemin entre trace graphique et classement de données, entre création artistique et organisation des connaissances, entre art et science.

L’exposition de Charles Prime à la Cité des Arts se situe dans le prolongement de sa résidence à Paris mais aussi de celle réalisée en collaboration avec le musée Léon-Dierx en 2018. Lors de la présentation de ses œuvres au musée cette année-là, celles-ci prolongeaient une exposition consacrée aux premières représentations des Hauts de La Réunion, de la fin du XVIIIe siècle aux années 1880.