Legacy
« Cette œuvre est à considérer comme hors du temps. Je représente un seul et même plateau, figé dans la porcelaine, à des moments distincts. Ici il ne s’agit pas de vraie nourriture. Son rôle n’est pas de subvenir au besoin alimentaire. C’est une offrande, destinée aux invisibles. C’est une manière pour moi d’apporter de l’attention à ceux que l’on ne voit pas, et ainsi prendre soin du lien qui nous unit. Je les accueille dans un espace où je leur souhaite la bienvenue. Je fais acte de bienveillance, d’hospitalité. À travers cette série, j’essaie de montrer comment l’offrande a été consommée. »
Migline Paroumanou
« (…), comme avec la plupart de ses œuvres, Migline Paroumanou explore le lien à son île natale. Pour cette plasticienne d’origine réunionnaise, descendante d’engagés indiens, l’identité est inséparable de la création. Quel que soit le support ou le matériau mis en œuvre, bambou, photos, objets rituels…, son travail ne cesse d’interroger la mémoire, l’ancestralité ou la condition féminine. »
C’est par son souhait d’anoblir les objets du quotidien passé et présent de son île que l’artiste se distingue dans son travail sur la féy fig, appellation en créole réunionnais de la feuille de bananier.
Dans la culture hindoue, qui est la sienne, la feuille de banane a un caractère sacré par sa fonction de réceptacle aux offrandes destinées soit aux dieux, soit aux ancêtres. C’est aussi la feuille qui accueille les repas partagés après les rituels hindous, ou le dimanche lors d’un pique-nique traditionnel créole. (…) »
Valérie Appert
Voir aussi An bourzon maron