Pascale Simont

MÀJ. 07.12.2021

L’ennui

La plage, 2014
Huile sur toile, 204 x 200 cm.
Le rayon vert, 2014
Huile sur toile, 100 x 150 cm.
La nage, 2010
Huile sur toile, 60 x 50 cm.
Tea time, 2014
Huile sur toile, 100 x 150 cm.
Torera, 2014
Huile sur toile, 150 x 100 cm.
Sandra, 2013
Huile sur toile, 100 x 150 cm.
La chute, 2013
Huile sur toile, 100 x 150 cm.

L’ennui

… Les postures, les regards vides ou les yeux fermés, les robes légères ou colorées, cette peau souffrante, meurtrie, ces corps pourtant désirables à l’âme inaccessible comme des images de magazines, touchent la grande fragilité, d’un ennui ou d’un chagrin infinis. Le flottement, l’ambiance aquatique des premières vidéos reviennent aussi dans le traitement pictural.

Deux toiles sont aux extrêmes, deux autoportraits qui inscrivent l’artiste dans cette galerie de portraits. L’un est inspiré de Francis Bacon ; la figure centrale nous fixe, repliée et apeurée. L’autre est une torera morte qui semble dormir au centre de l’arène, la muleta est le tablier du peintre, abandonné sur le sable. Cette œuvre s’inspire de L’Homme mort d’Édouard Manet.

Au fil des toiles, on hésite souvent entre flotter ou tomber…

« Les personnages sont bien vivants, se défend Pascale Simont, je laisse remonter à la surface ce qui vibre sous la peau.

Théâtralisée par la lumière, celle-ci devient une membrane fragile où l’intérieur et l’extérieur tentent une unité poétique.

C’est justement de cette confrontation que l’émotion peut surgir, irritante et déroutante, la vibration de la peau lutte avec la tranquillité de la posture. » Trop de lumière les tuerait-il ?

« Entre les solitudes sombres et dures de Djamel Tatah et les carnations blessées des cadavres de Marlene Dumas, ces belles images sur papier glacé, lisses et pâles, souffrent et se noient comme des Ophélie contemporaines ou de Belles endormies exsangues. Les fonds colorés échouent à donner la gaieté espérée ; plus le bleu se fait dense et profond, plus la figure devient pâle, évanescente, plus elle semble s’évanouir, disparaître jusqu’à l’effacement, victime du temps ou du désœuvrement.

Le nombre des toiles nous questionne sur cet univers en suspens, dont la légèreté apparente tourne parfois au drame.

Isabelle Poussier
Extrait du catalogue Diaphanes, 2018.

EXPOSITIONS

2018
Diaphanes, galerie Ter’la, Saint-Denis, La Réunion

2014
Galerie Caroline Smulders, Joburg Art Fair
Simulacres, École supérieure d’art de La Réunion