Forêt
Paysages
Marginalité
Enfants
Jeux
Bélouve
Famille
Résilience
Kintsugi
Stéphanie Hoareau
MÀJ. 05.11.2021
Stéphanie Hoareau considère que l’art peut créer un espace de guérison spirituelle. Ainsi, elle prend comme sujet des proches ou des paysages dont l’histoire croise la sienne. Pluridisciplinaire, son travail est souvent beau et dérangeant : comme Khaïs (2021), un buste hyperréaliste en plasticrète d’un môme en colère, ou encore Dessins de famille (2018), une série minutieuse composée de dessins, sur de petites tablettes en céramique, de saynètes familiales équivoques. Elle se penche souvent sur l’enfance, qu’elle considère comme une période aussi vulnérable que créative. Néanmoins, son travail porte aussi sur une histoire régionale où colonisation, migration et solipsisme constituent une forme d’identité. En témoignent ses deux premières œuvres majeures, Bélouve et Welcome Salazie (2010), des peintures modulaires portant sur le paysage montagnard de l’île de La Réunion, aussi graves et grouillantes l’une que l’autre, comme si la terre elle-même, objet de rêve pour certain·es, contenait des cauchemars transgénérationnels pour d’autres.
Joana P.R. Neves, 2023.
Mots-clés
Techniques et matériaux
Sculpture
Peinture
Installation
Vidéo
Dessin
Résine
Béton
Porcelaine
Céramique
Cire
Silicone
Plâtre
Acrylique
Huile
Aquarelle
Crayon couleur
Oxyde sur porcelaine
Tissu
Strass Swarovski
Champs de référence
Littérature
Architecture
Collaborations
Collaboration régulière avec l’ingénieur Charles-Henri Léar
Ressources et textes critiques
Les images stratifiées de Stéphanie Hoareau
Stéphanie Hoareau considère que l’art peut créer un espace de guérison spirituelle. Ainsi, elle prend comme sujet des proches ou des paysages dont l’histoire croise la sienne.
[textes critiques] scène réunionnaise
Stéphanie Hoareau a fait de la peinture un médium de prédilection. Dès le départ, elle peint la part cachée de l’île de la Réunion en explorant ses paysages et ses habitants. En 2010, elle réalise une impressionnante vue de la forêt de Bélouve dont elle a accentué l’atmosphère mystérieuse et silencieuse. Formée de six panneaux mesurant chacun 1 m 50 de large, l’œuvre nous fait entrer, physiquement et mentalement, dans une forêt difficile d’accès située dans les hauts de l’île. L’artiste arpente aussi bien les paysages naturels que les paysages urbains : propices à l’observation d’une autre faune.
Des racines et des idées
« Sanctuaires » ouvre ses portes sur une vision atypique de Stéphanie Hoareau. Avec Bélouve, peinture monumentale, elle nous insère sans ménagement dans l’inextricable nœud des diversités émotionnelles. L’oppression, qui se manifeste d’entrée, nous maintient dans une intériorité que les raies de lumière de la toile conjuguent avec force. Le parcours chaotique des racines de cette forêt lié à la signifiance du titre ramène aux grands héritages historiques de l’île.
« Créations insulaires » : situation de l’art à La Réunion
L’intérêt du monde de l’art, vingt-cinq ans après le coup de tonnerre des « Magiciens de la terre » en 1989, pour les œuvres dites « exotiques » ou « du Sud », et sa difficulté à refonder des critères de lecture communs à l’art contemporain mondial seraient un angle d’attaque du sujet, mais je propose, plus modestement, un voyage dans des « créations insulaires » produites à La Réunion, à l’aune des questions des paysages et de la posture physique de l’artiste dans l’espace géographique et humain de l’île.