Mue ou anthèse
Mue ou anthèse, 2007
Série de photographies numériques, dimensions variables.
Assemblages d’insectes ou gastéropodes avec des éléments végétaux : pétales de fleurs, plume, lianes.
« Dès le départ, Tatiana Patchama pense la réception sensorielle d’une œuvre. Le regard bien sûr, mais la question du toucher prédomine. Elle emploie des matériaux communs, des mouchoirs en papier, des tissus, des éléments naturels. Les sculptures tiennent littéralement dans la main. Progressivement, l’artiste engage une convergence entre une pensée sensorielle et une approche du Vivant. Son jardin devient à la fois un observatoire et un laboratoire. Elle y prélève des corps d’insectes morts pour les customiser avec les fragments végétaux ou bien des pétales de fleurs. Tatiana Patchama fixe dans le temps les sculptures éphémères par la photographie. L’image vient archiver un geste. L’artiste pose ainsi la question de la beauté et de la répulsion en se demandant pourquoi un insecte est-il méprisé, tandis qu’une fleur serait admirée ? Par extension elle questionne ce qui est visible et ce qui l’est beaucoup moins. Par le collage, elle se joue d’un imaginaire collectif où les êtres vivants, qu’ils inspirent la peur ou une idée du romantisme, entrent en relation pour former des corps inédits. Il s’agit ainsi de dépasser les stéréotypes et les jugements pour ouvrir de nouveaux récits et de nouvelles empathies. L’hybridation entre l’insecte et le végétal propose non seulement une sacralisation de ces êtres, mais aussi la création d’êtres interespèces. Les œuvres expriment l’interconnexion qui existe entre toutes les espèces. »
Julie Crenn, extrait de De mains en mains, 2019
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