Y aura-t-il un autre jour ?
« Cette œuvre poursuit mes réflexions sur l’architecture partagée du vivant, initiées avec mes dessins d’oiseaux. La perspective de mon travail est d’interroger les territoires invisibles que nous partageons avec les autres vivants. Cette idée, que j’ai commencé à explorer dans l’installation en bois Déployer ses ailes au-delà du ciel, renvoie aux territoires sonores des oiseaux dont parle également Vinciane Despret1 . »
Tatiana Patchama
« Tatiana Patchama puise son inspiration plastique au sein de son écosystème. Ses sculptures, installations, dessins et jardins résultent d’une observation et d’une écoute attentives du vivant. Les corps, humains et plus qu’humains, y sont pensés en interdépendances. Ils se prolongent les uns les autres pour former un corps commun, une communauté terrestre. L’artiste récolte, assemble, bouture et plante les fragments de cette communauté pour nous amener à la penser collectivement.
Elle présente dans la galerie noire, une robe végétale pensée à la mesure de son corps, qu’elle prolonge dans l’espace. De la récolte à la broderie, en passant par les étapes de couture et d’assemblage, l’artiste fabrique des entités vivantes exigeant patience et attention. Dans les galeries, elle présente des dessins-collages figurant les oiseaux présents à La Réunion. Les dessins sont augmentés de feuilles tombées que l’artiste a patiemment récoltées, fait sécher et teintées. Dans la répétition et la précision de chacun de ses gestes, Tatiana Patchama instille et revendique une dimension artisanale inhérente au fonctionnement même du vivant. »
Julie Crenn, commissaire de l’exposition collective Astèr Atèrla, CCC OD, Tours, 2023.
- Vinciane Despret, Habiter en oiseau, Actes Sud, 2019 ↩