Leïla Payet

MÀJ. 27.04.2022

Safronia

ÉLOGE DE LA FUITE

Safronia, 2019 - ∞
Synopsis dessiné, feutre sur papier.

Vues de l’exposition collective BORDERLINE[S], centre d’art The Third Dot, île Maurice. Direction Laetitia Lor et Alicia Maurel.

Safronia, issue du viol du maître sur son esclave et dont l’identité flotte entre deux mondes.

« Ma peau est jaune
Mes cheveux sont longs
Entre deux mondes
J’ai ma place
Mon père était riche et blanc
Il a forcé ma mère tard une nuit
Comment m’appelle-t-on ?
Je m’appelle Safronia
Safronia »

Traduit de Nina Simone, Four women, 1966 :

My skin is black
My arms are long
My hair is woolly
My back is strong
Strong enough to take the pain
Inflicted again and again
What do they call me
My name is AUNT SARAH
My name is Aunt Sarah

My skin is yellow
My hair is long
Between two worlds
I do belong
My father was rich and white
He forced my mother late one night
What do they call me
My name is SAFRONIA
My name is Safronia

My skin is tan
My hair is fine
My hips invite you
My mouth like wine
Whose little girl am I?
Anyone who has money to buy
What do they call me
My name is SWEET THING
My name is Sweet Thing

My skin is brown
My manner is tough
I’ll kill the first mother I see
My life has been rough
I’m awfully bitter these days
Because my parents were slaves
What do they call me
My name is PEACHES

La chanson de Nina Simone, Four Women, brosse à travers quatre couplets le portrait de quatre femmes qui sont quatre stéréotypes, visibles au sein de la société afro-américaine des années 60 après avoir subi l’histoire de la traite esclavagiste et qui sont encore d’actualité dans les sociétés post-coloniales contemporaines. En m’appuyant en trame de fond sur les archives existantes autour du marronnage, je développe également un polyptyque de portraits sous la forme de films expérimentaux de femmes.

Voir le premier portrait : La belle arrangée.


L’emprunt, l’association ou l’achat, engage celle·ux intéressé·es à respecter le processus général de mon travail, soit à ouvrir la collaboration, le dialogue et/ou à engager ensemble la réalisation d’une ou plusieurs versions reformulées, qui pourra nécessiter une nouvelle production et ce, pour chaque réactivation (il s’agit d’un protocole dont le processus est sans fin, il est lieu d’accueil à la co-réalisation et à la ré-appropriation post-mortem).