Tiéri Rivière

MÀJ. 02.12.2021

Tiéri Rivière est un artiste multi-instrumentiste orchestrant un ensemble d’actions, de constructions, de gestes, de dessins et de vidéos depuis plus d’une dizaine d’années. Il met en place un phénomène particulier, qui dépasse la littéralité pour construire une sorte de scénario mental activant les éléments de la compréhension de l’œuvre, comme un paradigme. Ses créations sont souvent faites de petites actions simples et jubilatoires, jouant d’un désir partagé. Mais nous n’avons pas besoin de faire tomber une grande quantité de billes sur le sol pour en ressentir intimement la sensation. De la fabrique même de ces « images en mouvement » résulte une imagerie qui nous renvoie à un déjà-connu, car elles constituent un moment unifié, issu de quelque chose de mémoriel, que nous pouvons partager.
Jérôme Cotinet-Alphaize, 2024

Thématiques

  • burlesque
  • absurde
  • idiotie

Livres

Jean-Yves Jouannais, 2003, L’Idiotie : art, vie, politique – méthode, Beaux Arts magazine
Henri Bergson, 1900, Le Rire, éditions Félix Alcan

De l’idiotie aux burlesques contemporains, Beaux Arts magazine, hors-série, 2005

Champ de référence

Artistes

Buster Keaton
Erwin Wurm
Fischli and Weiss
Roman Signer
Philippe Ramette
Bruce Nauman
Daniel Firman

Champ de référence

Cinéma

Jacques Tati : Mon Oncle, Playtime.
Les frères Cohen : The Ballad of Buster Scruggs.
Buster Keaton : La Maison démontable (One Week).

Ressources et textes critiques

Tiéri Rivière | De quelques « momentalités »…

Par Jérôme Cotinet-Alphaize

Tiéri Rivière est un multi-instrumentiste, comme une grande partie des artistes contemporain·e·x·s de sa génération, aussi nous devons, pour saisir son travail et ses expérimentations, réussir à appréhender son « horizon d’attente », ou l’endroit du « commun » réunissant l’ensemble de ses actions, constructions, gestes, dessins depuis plus d’une dizaine d’années. Cependant, avant de savoir si le Colonel Moutarde est bien dans la chambre jaune… il va falloir remonter le fil.

Où le léger l'emporte sur le lourd

Par Valentine Umanski

Après plusieurs projets sculpturaux complexes, Tiéri Rivière décide en 2020, comme Philippe Delerm avant lui, de se consacrer aux petits gestes domestiques. Peut-être était-ce dû à l’enfermement que nous vivions tous, peut-être tout simplement un pied-de-nez aux parpaings qu’il affectionne tant… Quoiqu’il en soit, sa vidéo, présentée au musée Léon Dierx dans le cadre de l’exposition Derrière la lumière, la mémoire retrouvée, est en effet d’une simplicité saisissante. Face aux grands volumes qu’il déploie par ailleurs, elle met en jeu ces petits objets cylindriques, souvenirs d’une enfance sans souci : des billes.

L'architecture comme révélateur d'une identité créole

Par Nathalie Gonthier

Loin des attendus de « l’artiste créole », Tiéri Rivière s’attache par le choix de matériaux, de modèles, de caractéristiques architecturales ou de formes décoratives à révéler une identité culturelle spécifique au territoire qu’il revendique. Ainsi, l’habitation créole, sa structuration initiale et ses motifs, lui permettent de questionner son contexte. Tout en appliquant une stylisation des formes, il s’attache autant à une mise en scène qu’à un rapport décoratif.

Tiéri Rivière

Par Céline Bonniol

Si Tiéri Rivière n’a pas de médium de prédilection et navigue aisément entre vidéo, installation, dessin et volume, son travail est traversé par un attachement à la notion d’équilibre, dont la recherche est expérimentée dans des pièces qui mettent en jeu des tensions, des potentialités de chute. En matérialisant l’attente d’une situation qui se produira, ou ne se produira pas, l’artiste joue avec le temps et ses effets sur la réception du spectateur.