Jean-Yves Jouannais, 2003, L’Idiotie : art, vie, politique – méthode, Beaux Arts magazine
Henri Bergson, 1900, Le Rire, éditions Félix Alcan
De l’idiotie aux burlesques contemporains, Beaux Arts magazine, hors-série, 2005
Si Tiéri Rivière n’a pas de médium de prédilection et navigue aisément entre vidéo, installation, dessin et volume, son travail est traversé par un attachement à la notion d’équilibre, dont la recherche est expérimentée dans des pièces qui mettent en jeu des tensions, des potentialités de chute. En matérialisant l’attente d’une situation qui se produira, ou ne se produira pas, l’artiste joue avec le temps et ses effets sur la réception du spectateur. La variable temporelle participe à la démarche de création tantôt dans l’idée de suspension, tantôt dans l’idée de répétition. C’est le cas notamment dans ses vidéos, toutes répondant au même principe de production: de courts plans séquences qui passent en boucle, donnant à voir une situation simple et souvent drôle. Cela ajoute une tonalité burlesque à l’œuvre, qui est présente en filigrane dans l’ensemble du travail. Les objets ont une place centrale dans la pratique de Tiéri Rivière. Beaucoup de travaux présentent l’artiste se mettant en scène dans un jeu physique avec un objet. Il s’agit d’objets simples: une bassine, un parpaing, une feuille de tôle ondulée qui constituent un vocabulaire plastique ludique et intuitif, augmentant avec le temps. Les œuvres de Tiéri Rivière se caractérisent par une économie de moyens et une précision dans la réalisation. Ce mode opératoire se retrouve dans ses volumes résultant d’un bricolage simple et efficace ou d’un assemblage minutieux (Voyaz, Radeau, Bureau…), ainsi que dans ses dessins dans lesquels les vides ont un rôle plastique, ils se dégagent du support, laissant planer une tension graphique: la figure naît-elle de la surface vierge ou va-t-elle se diluer dans celle-ci?
Céline Bonniol, 2020.
Jean-Yves Jouannais, 2003, L’Idiotie : art, vie, politique – méthode, Beaux Arts magazine
Henri Bergson, 1900, Le Rire, éditions Félix Alcan
De l’idiotie aux burlesques contemporains, Beaux Arts magazine, hors-série, 2005
Champ de référence
Buster Keaton
Erwin Wurm
Fischli and Weiss
Roman Signer
Philippe Ramette
Bruce Nauman
Daniel Firman
Champ de référence
Jacques Tati : Mon Oncle, Playtime.
Les frères Cohen : The Ballad of Buster Scruggs.
Buster Keaton : La Maison démontable (One Week).
J’ai rencontré Tiéri Rivière cet été dans l’espace qu’il occupe en ce moment dans le cadre d’une résidence à la Forge de Belleville, rue Ramponeau dans le 20ème arrondissement à Paris. Assis de part et d’autre d’une petite table dans la zone de cette ancienne fabrique de clefs qu’il occupe, il m’a raconté son parcours. Derrière lui, couvrant les murs, de grands dessins, à l’encre noire et parfois rouge, d’un mètre par un mètre.
Au début, il y a eu le cyclone Firinga, et ses rafales de 240 km/h sur l’île de La Réunion, et le père d’un petit garçon de 9 ans, qui lui interdit de sortir, car il risquerait soit d’être emporté dans les airs, soit d’être décapité par une tôle.
Ce souvenir, et les visions qui l’accompagnent, ont marqué Tiéri Rivière à tout jamais.
Si Tiéri Rivière n’a pas de médium de prédilection et navigue aisément entre vidéo, installation, dessin et volume, son travail est traversé par un attachement à la notion d’équilibre, dont la recherche est expérimentée dans des pièces qui mettent en jeu des tensions, des potentialités de chute. En matérialisant l’attente d’une situation qui se produira, ou ne se produira pas, l’artiste joue avec le temps et ses effets sur la réception du spectateur.